Deux femmes

À la lecture de Deux femmes, chronique de la vie en Corée du Sud, il apparaît que le féminisme est une notion très abstraite au pays du Matin calme. Park Hong-Yeon et Seo Gongju sont amies de longue date. Le récit commence lorsque la première annonce à la seconde qu’elle va se marier parce qu’elle est enceinte de Cha Taesik. Dans la foulée, Gongju décide de rentrer à Daegu, sa ville natale, pour se rapprocher de sa mère malade. Les deux amies ne pourront donc plus se voir que très occasionnellement. Deux femmes fait le récit de ces rencontres durant lesquelles elles se confient l’une à l’autre et se soulagent du poids que les familles et belles-familles font peser sur elles. Dans cette société très patriarcale, l’indépendance des femmes est assez mal vue. Hong-Yeon, pourtant insouciante et extravertie, culpabilise par rapport à ses belles-soeurs qui s’occupent tellement bien de leurs proches. Taesik, son mari, n’a de cesse de lui reprocher de garder son travail d’illustratrice au lieu de s’occuper  » comme toutes les femmes » de leur enfant qui l’empêche, lui, de regarder le match à la télé. Les deux amies sont continuellement prises entre deux feux; se soumettre à la tradition, ou tout envoyer valser. Le graphisme délicat achève de rendre les deux protagonistes très attachantes.

Deux femmes

De Song Aram, Éditions çà et là, 168 pages.

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