Dernières nouvelles du cosmos

DE JULIE BERTUCCELLI. 1 H 25. SORTIE: 22/02.

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Hélène signe des textes qui lui viennent dans l’urgence. Des mots forts, audacieux, à l’humour volontiers corrosif. Des paroles libres et irréductibles que la jeune femme rédige en manipulant des lettres en carton plastifié, dont l’assemblage fait sens. Car Hélène ne parle pas, ni ne lit, ni n’écrit. Elle n’a jamais appris. Et ce n’est qu’à ses 20 ans que sa mère a découvert qu’elle pouvait communiquer d’une manière très particulière… Autiste, et artiste. Artiste avant autiste, plutôt. Telle apparaît, devant la caméra de Julie Bertuccelli, celle qui s’est choisi le pseudonyme de Babouillec, et dont un metteur en scène de théâtre adapte sur les planches la poésie fulgurante… Seule, sans cadreur ni ingénieur du son, la réalisatrice s’est attachée durant deux ans à cette femme exceptionnelle sur plus d’un plan. Bertuccelli nous avait déjà comblés tant avec la fiction (L’Arbre) que par le documentaire (La Cour de Babel). Son nouveau film, joliment titré Dernières nouvelles du Cosmos, est aussi passionnant qu’émouvant. « Télépathe et iconoclaste« , selon ses propres termes, l’héroïne du film peut sourire et même rire sous sa tignasse brune. Les images de Bertuccelli l’accueillent et la révèlent dans sa parfois douloureuse mais souvent merveilleuse et toujours singulière lumière. L’énigme n’est pas percée, mais ces « étincelles dans la boîte à penser » qu’évoque Hélène/Babouillec allument un feu à la fois très intime et universel. Il faut voir ce portrait sans fard au premier degré de la rencontre. Il est permis d’y lire aussi une métaphore de ce qu’est un(e) artiste…

L.D.

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