Depardieu à Cinecittà

Critique et écrivain, auteur notamment d’ouvrages consacrés à Almodóvar, Woody Allen, Emir Kusturica ou Bruno Dumont, Jean-Max Méjean imagine, dans ce court roman, la rencontre entre Federico Fellini et Gérard Depardieu autour d’un projet de film consacré au Caravage. Depardieu, on le cueille dans la deuxième moitié des années 70, sur le tournage de La Dernière Femme de Marco Ferreri, avec sa fameuse scène d’automutilation dont la violence le ramène au tableau Judith et Holopherne, dont Fellini lui avait demandé de s’imprégner pour se pénétrer de la puissance de l’art du peintre. Le prélude à une rêverie-déambulation entre les rues de Rome et les allées de Cinecittà, des églises baroques aux plateaux de tournage de Novecento ou du Casanova, le « réel » venant contaminer la fiction pour un récit tout en atmosphères, débordant de son seul cadre fantasmatique pour raconter le cinéma en train de se faire, ou pas. Et croquer les monstres sacrés qui le peuplent, à la mélancolie s’emparant inexorablement du maestro à l’évocation du fatidique « Il film non si farà » répondant la boulimie encore inextinguible de l’acteur, « l’homme qui chemine au bord du précipice avec la légèreté de l’elfe et la puissance du cheval de trait » dont le magnétisme irradie de ces pages.

De Jean-Max Méjean, éditions Hémisphères, 128 pages.

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