De La Soul, aussi mort que vivant

Si De La Soul constitue bien l’un des groupes les plus importants et les plus influents du hip-hop américain, il n’a pas toujours eu droit à l’attention qu’il mérite. Sans doute les principaux intéressés n’ont-ils pas non plus toujours joué le jeu médiatique qui leur aurait permis d’être davantage célébrés. Il faut donc saluer le pari de Vincent Brunner de proposer une bio du trio new-yorkais. Collaborateur notamment pour les Inrocks, le Français a pu interviewer De La Soul à deux reprises -même s’il a dû, avoue-t-il, se contenter des ronflements de Trugoy, en plein jet-lag, lors de la seconde rencontre… Soit. Si Vincent Brunner commence bien par retracer la jeunesse et les débuts de Kelvin Mercer (Posdnuos), David Jolicoeur (Trugoy) et Vincent Mason (Maseo), il se penche rapidement sur la confection des deux premiers albums de De La Soul, 3 Feet High and Rising (1989) et De La Soul Is Dead (1991), leur consacrant la majorité des 200 pages. À raison: les deux disques ont eu un impact phénoménal sur le rap, et sur la musique pop. Notamment pour l’utilisation aussi débridée que décalée du sample. Malin, Brunner en fait d’ailleurs l’enjeu principal de son histoire, rythmant son récit par des « interludes » remettant en perspective la pratique de l’échantillonage (notamment avec des interviews de Coldcut, Rubin Steiner, etc.). Une tactique plutôt pertinente, tant la technique a été à la fois une bénédiction pour le groupe, mais aussi la source de multiples conflits juridiques. Pour preuve: aujourd’hui encore, les albums ne sont toujours pas disponibles en streaming…

De Vincent Brunner, éditions Le Castor astral, 256 pages.

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