De Dag

On sait, depuis LaCasa de papel, qu’une histoire de casse ne se résume plus à l’adage  » prends l’oseille et tire-toi ». Il faut bien plus désormais pour attirer le public et le maintenir en suspension volontaire de crédibilité. De Dag s’essaie avec une certaine réussite à l’exercice, même si son emploi régulier de l’artillerie lourde ne le classe pas dans la catégorie des séries subtiles dans leur scénario et délicates dans leurs portraits humains. Soit. Par une glaçante journée hivernale comme la Belgique, pardon, la Flandre en connaît, une petite banque est le théâtre d’une prise d’otages dont les ressorts tentaculaires vont vite dépasser le simple crime crapuleux. Jonas Geirnaert et Julie Mahieu ont en effet choisi de raconter l’événement par les prismes successifs et entremêlés de ses acteurs et observateurs: des points de vue de la police, des négociateurs, des bandits et de leurs victimes, les faits ne se passent pas toujours de la même manière et, surtout, livrent leur part de vérité qui n’est pas celle du voisin, encore moins de l’opposant direct. En croisant le dispositif de The Affair avec le style ombrageux des polars scandinaves, De Dag crée un Rubik’s Cube narratif particulièrement tarabiscoté et gonflé à l’action et à l’émotion brutes. Réalistes, rythmés et joués par un ensemble cohérent de comédiens, les épisodes s’aventurent dans les histoires complexes de ces personnages qui viennent alimenter, chacun à la mesure de ses fantômes et de ses ressources, une machine à suspense efficace mais sans grande surprise.

Série créée par Jonas Geirnaert et Julie Mahieu. Avec Jeroen Perceval, Liesa Van der Aa, Sophie Decleir.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content