LE GRAND CINÉASTE FAIT DE JESSICA CHASTAIN LA MÈRE DE THE TREE OF LIFE ET LA FILME COMME UNE CARESSE…

Dans The Tree Of Life, le poème cinématographique de Terrence Malick, elle est moins actrice que modèle, au sens pictural et photographique du terme. La caméra, telle une infinie caresse, capte ses larmes comme ses sourires, son amour maternel inconditionnel comme sa douleur brutale quand elle perd un enfant. Plus que Brad Pitt, plus que Sean Penn, c’est elle qu’on retient, et sa présence au réalisme magnifié nous hante longtemps après le générique final. Mais qui donc est cette Jessica Chastain dont Malick a déjà décidé de faire aussi l’interprète de son prochain film? L’actrice californienne, née Jessica Howard et qui a pris le nom de jeune fille de sa mère pour faire son métier, est passée par la très qualitative école Juilliard, à Manhattan, et a acquis une belle réputation sur scène à New York et à Los Angeles en y jouant Shakespeare, Tchekhov ou Oscar Wilde. Le cinéma s’est soudainement pris d’enthousiasme, l’an dernier, pour la rousse élégante, dont Al Pacino a fait l’héroïne de son Wilde Salome et Ralph Fiennes la Virgilia de son adaptation de Coriolanus. C’est au Festival de Berlin, où était présenté ce dernier film, que Jessica Chastain affrontait pour la première fois les questions de la presse. Notamment sur ce Tree Of Life si attendu de Malick.  » Je viens de passer plusieurs jours en studio pour enregistrer une voix off, des pages et des pages de texte qu’il m’a fait envoyer à Los Angeles, sans que je sache ce qu’il en fera ensuite!« , s’exclamait une comédienne consciente du caractère impénétrable des voies du cinéaste. Lequel allait utiliser de bien belle manière, dans son montage final, le monologue enregistré « à l’aveugle » par son interprète…

Un processus organique

Jessica Chastain avoue avoir éprouvé quelque crainte pour la caméra, au départ,  » préférant la chaleur du théâtre à ce regard un peu froid, un peu intimidant, de l’objectif » . C’est Al Pacino, lui ayant fait jouer Salomésur scène, qui l’a convaincue de le suivre pour la version cinématographique très libre de la pièce.  » J’avais en lui la confiance nécessaire, explique la comédienne, et j’ai compris qu’il n’y avait rien à craindre, que le plaisir pouvait être au rendez-vous là aussi! » L’expérience avec Terrence Malick aura emporté Jessica dans des régions plus fascinantes encore,  » dans une atmosphère d’expérimentation, d’invention permanente, où nul ne sait, même pas le réalisateur, sur quoi va déboucher le processus très organique du film » . Juste avant de gagner Berlin, en janvier dernier, l’actrice avait tourné quelques scènes avec Ben Affleck, pour le prochain film de Malick, au titre encore secret.  » C’était une fois de plus fascinant, nous disait-elle, mais Ben et moi sommes conscients que rien de tout ça n’est assuré de figurer dans le film au bout du compte! »

RENCONTRE LOUIS DANVERS, À BERLIN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content