Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

POUR SA 2E ÉDITION, WALK FAIT PLACE À 17 REGARDS, BELGES ET ÉTRANGERS, HABITÉS PAR L’IMAGE CONTEMPORAINE. CE, À TRAVERS UNE QUINZAINE DE LIEUX INSOLITES À IXELLES.

Walk#2

À 1050 IXELLES. DU 16 AU 20/10.

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Sous-titré Still and moving images, le parcours Walk#2 a été initié par les photographes Aurore Dal Mas et Sébastien Marcq sur le principe du « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Et de fait, qui mieux qu’un photographe perçoit les enjeux du « donner à voir »? L’idée est brillante, qui sort le genre de ses ornières habituelles, enlisé entre galeries et institutions. Le périmètre est confiné, le ton carrément intimiste. Tout se passe dans un microcosme ixellois, délimité par le boulevard de Waterloo, la chaussée d’Ixelles, la rue du Viaduc et la rue du Trône. L’aire de jeu est certes circonscrite mais néanmoins itinérante, histoire de varier les perspectives et de proscrire une éventuelle uniformisation du propos. L’ambition? Promouvoir l’image contemporaine au travers de ses différentes formes et supports: image imprimée, vidéo, projection, livre… afin de proposer au grand public ainsi qu’aux professionnels « des travaux inédits ou spécifiquement reformulés« . La trame? Dix-sept artistes belges et internationaux exposés dans presque autant de lieux pas banals, façon appartement privé, ancien hôtel de jour, lieu d’accompagnement à la jeune création ou galerie commerçante. Si l’événement joue la carte de la modestie, il pourrait tout aussi bien la ramener, ne serait-ce que parce que le parrain de cette nouvelle édition n’est autre que le photographe Hugues de Wurstemberger, connu pour ses différents travaux photo-journalistiques au sein de l’agence Vu. Le Suisse sera exposé à la Quincaillerie avec deux talents qu’il a choisi de faire figurer à ses côtés: sa compatriote Charlotte Walker et le Français Quentin Derouet.

Haltes suggérées

« Les bars de Matonge, ses cuisines, ses arrière-salles, ses magasins, ses salons de coiffure, tous ces lieux de rencontre sont peu à peu devenus les miens. Ils se sont finalement transformés en décors changeants, des sortes de fonds peints de studio de portrait ambulant où chaque personne rencontrée a été invitée à poser« , telle est la note d’intention qui résume le travail de la Polonaise Beata Szparagowska. Restée en résidence pendant deux ans dans le quartier, elle en restitue les contours et les humeurs, loin des raccourcis trop souvent dégainés à propos de ce coin de Congo à Bruxelles. Dans la foulée, on poussera également une pointe jusqu’à l’Hôtel Berger où Anne De Gelas ouvre son journal intime. La démarche épouse à merveille les recoins feutrés du lieu -autrefois hôtel de passe, le mot « passe » résonne d’ailleurs d’une étrange façon à la lueur des oeuvres exposées- empli d’histoires et de souvenirs. Intéressant est également le travail de Martina Melilli, photographe italienne, dont le rêve était de visiter New York. Lorsque celui-ci est devenu réalité, elle s’est équipée à sa façon: un appareil jetable, un film de 24 poses, pas de flash, pas de recadrage ni de double exposition. Ou comment répondre au trop par le presque rien. Et préserver sa virginité créative de la tyrannie consumériste: Melilli a 24 fois raison.

WWW.WALK2.BE

MICHEL VERLINDEN

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