Corpus Christi

C’était l’un des films-chocs de l’automne dernier, dont l’excellente carrière en salles a hélas été écourtée par la refermeture forcée des cinémas. Dans Corpus Christi, le réalisateur polonais Jan Komasa ( Warsaw 44) s’immisce dans l’intimité d’un jeune délinquant, Daniel, qui se découvre une vocation spirituelle au sein du centre de détention où son crime l’a conduit. Une fois sorti, il s’improvise, en imposteur, prédicateur charismatique à la tête d’une petite paroisse conservatrice portant douloureusement le deuil… Inspiré d’une histoire vraie, ce vertigineux drame social où le cinéaste varsovien excelle à filmer l’invisible manie aussi bien l’humour acide que la violence crue. Privilégiant les plans fixes quand Daniel se trouve à l’extérieur, la mise en scène du film traduit limpidement l’idée d’un enfermement intérieur, d’une prison intime, dont il est difficile de s’échapper. On pense parfois au cinéma de Dreyer face au visage déroutant de l’incroyable Bartosz Bielenia, prêcheur à l’énigme électrique d’un long métrage où le récit de rédemption attendu reste porteur d’une grande et belle ambivalence. En bonus DVD, le réalisateur et ses comédiens reviennent en détail sur le processus de fabrication de ce véritable petit uppercut dans un making of balayant de manière très complète les enjeux du film.

Corpus Christi

De Jan Komasa. Avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna. 1 h 41. Dist: Imagine.

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