REPRISE AU DÉBUT DU MILLÉNAIRE PAR UNIVERSAL, LA SALLE A SU REBONDIR EN FAISANT DE SON MYTHE UNE VÉRITABLE MARQUE. L’OLYMPIA, C’EST PLUS FORT QUE TOI…

Au fond du bureau d’Arnaud Delbarre, une photo grand format balaie les 2000 places de l’Olympia. Sur les autres murs, une mosaïque de cadres en tous genres: un portrait de Bruno Coquatrix, une grande affiche de Sting, et puis, au-dessus d’un bibelot des Beatles, une photo du Che à Cuba. Cherchez l’intrus… « Je suis fan », sourit le directeur de l’Olympia. Cela fait dix ans qu’Arnaud Delbarre est en place, appelé un soir par Pascal Nègre, le patron d’Universal France. Depuis 2001, la salle appartient en effet à la major du disque. « Mais cela n’a aucune implication dans la programmation. On est une filiale autonome. »

Détruite puis reconstruite à l’identique en 97, l’Olympia avait eu du mal à survivre aux années 90: appartenant alors à la Société générale, propriétaire du pâté de maisons, elle avait même failli être réduite à un petit club en sous-sol, pour faire de la place à un parking. Les problèmes de rentabilité étaient également récurrents. Aujourd’hui, l’Olympia est devenu une affaire qui roule, boostée par le boom du live et ses divers partenariats. La salle gère aussi elle-même sa billetterie. « Avant d’être reprise, l’Olympia ne présentait pas plus de 200 spectacles par an. Ça ronronnait un peu. Aujourd’hui, on en est à 320. » Le cheval de bataille d’Arnaud Delbarre: maintenir le mythe Olympia sans s’y enfermer. « Le but est que les nouvelles générations puissent aussi se l’approprier. » La semaine de notre passage, la salle propose par exemple la soprano Jesse Norman, l’électro de Deadmau5 ou le jazz d’Ahmad Jamal et Yusef Lateef… « J’aime bien le mélange des genres. «  Qu’est-ce qui fait alors encore la spécificité de l’Olympia? « Sa forme en oméga? C’est un peu le nombre magique. Les artistes peuvent voir parfaitement chaque spectateur, et chaque spectateur voit parfaitement l’artiste. » Le lettrage en façade aussi, changé tous les matins entre 6 et 7 h. « C’est le premier dossier chaud de la journée », sourit Arnaud Delbarre. Le principal point d’accroche visuel de la salle également, qui est devenu plus que jamais une véritable marque. « L’Olympia, c’est un média en soi. Par exemple, c’est un non-sens économique total pour des vedettes comme McCartney ou Jack White de s’arrêter dans une salle de 2000 places. Sauf à s’en servir comme d’un symbole. Regardez Lady Gaga. Il y a 4 ans, tout le monde pensait encore que c’était un simple coup médiatique. Puis elle a demandé à faire l’Olympia. Elle est venue avec tout son barnum, et au milieu du show elle s’est assise seule derrière le piano. Ce jour-là, elle a mis tout le monde d’accord. »

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