Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

MER INTÉRIEURE – APRÈS LE SUCCÈS DE LEUR PREMIER ALBUM, COCOON ONT DOUBLÉ LA MISE EN 2010 AVEC UNE NOUVELLE SÉRIE D’ÉLÉGANTES MÉLANCOLIES FOLK PARTIES PRENDRE LE LARGE.

« WHERE THE OCEANS END »

DISTRIBUÉ PAR UNIVERSAL.

Il ne faudrait pas négliger le succès de Cocoon. En 2007, le duo français formé par Mark Daumail (chant, guitare) et Morgane Imbeaud (claviers, arrangements) sortait My Friends All Died In A Plane Crash. Un disque à l’écriture pop limpide et instantanée, brodant des harmonies vocales délicates. Le tout en anglais dans le texte, démarche toujours audacieuse pour un groupe hexagonal. Du « folk pour ceux qui n’écoutent pas de folk« , diront ceux qui trouvent le menu un peu trop léger. En attendant, le disque a été certifié platine en France…

Cocoon revient aujourd’hui avec un deuxième album qui ne manque ni d’allure ni de charme. La musique de Cocoon a pris encore un petit plus d’ampleur et de souffle. Mark Daumail: « On a voulu faire comme des vagues. On voulait que tout le disque sonne marin, en prenant des sons qui font penser à la mer… On a toujours besoin d’un thème avant de se lancer. «  Morgane: « C’est paradoxal, mais avec un cadre précis en tête, on se sent plus libre. » Un album concept? Pas loin. Mark: « On tient encore à faire des disques qui s’écoutent du début à la fin, avec un fil narratif. Le label a parfois tendance à nous réclamer des singles. On peut le comprendre: à un moment, il faut qu’il ait du matériel pour bosser le disque. Mais notre logique n’est pas la même. »

Lost

Produit par Ian Caple (vu aux côtés de Tricky ou Alain Bashung), Where The Oceans End tourne ainsi autour du personnage de Yum Yum, une baleine volante qui amène le duo d’île en île, de chanson en chanson. Trop naïf et enfantin, l’univers de Cocoon? A condition alors de ne pas regarder les paroles de trop près. Le morceau Comets, par exemple. Mark: « Je suivais la série Dexter , l’histoire de ce serial killer qui jette ses victimes en mer au large de Miami. La question, c’était de savoir s’il valait mieux rentrer au port ou se laisser aller à la dérive. En général, le disque pose plein d’interrogations. Sur la vie en général, les choix qu’on faits, les relations entre les gens, la sexualité… «  Dans Oh My God, le héros de la chanson ne veut pas embrasser la carrière prévue pour lui. Mark: « Mes parents voulaient que je fasse médecine. J’ai commencé mais j’ai vite abandonné. Je me demande toujours pourquoi. Il y a 5 ans j’étais encore à la fac et aujourd’hui je sors des disques et donne des interviews. Cela reste incroyable. »

Et puis, il y a l’image de l’île qui revient en filigranes. L’île comme prison dont il est impossible de s’échapper (la série Lost), ou comme destination paradisiaque? « Un peu des 2. On a quitté Clermont-Ferrand pour s’installer à Paris, parce que c’est là que cela se passe quand vous êtes signé comme musicien, c’est là qu’il y a moyen d’évoluer plus rapidement. Donc c’était à la fois un déchirement de quitter notre famille, nos potes, et une vraie libération. Il fallait qu’on le fasse pour pouvoir avancer. «  Assez en tout cas que pour confirmer leur talent pour pondre des mélancolies ouatées à la chaleur doucement réconfortante…

EN CONCERT LE 13/05, AU CIRQUE ROYAL, BRUXELLES.

LAURENT HOEBRECHTS

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