L’HÉRITAGE DE KLEIN EST CONSIDÉRABLE. LE CURATEUR DARREN PIH A IDENTIFIÉ PLUSIEURS LÉGATAIRES CONTEMPORAINS DONT LE TRAVAIL S’INSCRIT DANS LA LIGNÉE DU PLASTICIEN FRANÇAIS.

– James Turrell: Le 28 avril 1958, Klein inaugure son exposition La Spécialisation de la sensibilité à l’état de matière première en sensibilité picturale stabilisée. Soit, ce que l’on désignera par la suite comme l’exposition du « Vide ». Il s’agit d’une galerie vidée de toute présence. Le tableau se trouve dans tout l’espace du volume de la galerie, à la fois invisible et présent. Impossible de ne pas faire le lien avec le travail de l’artiste américain dont les médias d’expression sont la couleur et l’espace.

– James Lee Byars, Alexandra Pirici et Manuel Pelmus: Pour matérialiser l’échange avec le spectateur inhérent à la dimension de création artistique, Klein va imaginer un moyen d’objectiver cette transaction imperceptible. Il propose la cession d’une « zone de sensibilité picturale immatérielle« , un protocole au travers duquel l’artiste et le bénéficiaire échangent un récépissé contre une certaine quantité d’or. Le must? Brûler le récépissé en question pour que l’événement reste dans le cadre de l’immatériel. Ce geste à la fois poétique et conceptuel préfigure les démarches d’un James Lee Byars, d’une Alexandra Pirici ou encore d’un Manuel Pelmus.

– Enfin, même s’il n’est pas évoqué par le curateur, on ne peut s’empêcher de classer Anish Kapoor dans les descendants d’Yves Klein lorsqu’il fait l’acquisition de son « ultra noir », couleur dont la capacité à absorber la lumière est de 99,96 %. Seule différence, le caractère non-exclusif: le bleu de Klein est resté accessible aux autres artistes chez le marchand de couleurs Édouard Adam…

M.V.

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