Leurs soirées ont cartonné d’entrée. Suite logique? Un festival, sur 2 samedis, au bord du canal. Ou comment Plastic fait sauter les barrières entre art et électro. Avec le soutien radioactif de Focus.

Deux gars plutôt cool, qui parlent d’une voix. Qui se complètent. « Jusqu’ici tout va bien, on est plutôt relax. Ca va monter gentiment… «  Deux gars sur le point d’intégrer la famille Schueremans, Gardier, Di Antonio, Mahassine, celle des incontournables manitous-festivaliers belges. La cour des grands, en somme, ou presque… Le premier a ses attaches dans la mode, l’autre dans le ciné et le DJing. De leur rencontre naîtra, en octobre 2007, l’un des must de l’événementiel nocturne bruxellois. Les soirées Plastic, c’est eux. Et le prochain Plastic Festival, suite logique, ça l’est aussi. Christophe Bertelli, Bertrand Jacques et leur plateforme mouvante Bamboola Prod. font partie de cette caste de Bruxellois qui donnent la bougeotte à leur ville. En chatouillant sa soif de fête et de créativité.

Démarrées voici 3 ans dans un White Hotel alors en quête de visibilité, les soirées Plastic brillent d’emblée. Carton, 1700 entrées payantes. En mélangeant art plastique et noce électro: les chambres du concept-hôtel de l’avenue Louise servent de matériau à l’imagination des artistes, le lobby de terrain de sons aux DJ. Les 3 éditions de 2008 bétonnent leur réputation, les 4 Plastic de 2009, tenues sur les terres désacralisées de l’église Gesù, commencent à leur faire gagner de l’argent. Puis il y a le Mirano, repris en février 2010: line-up démentiel, audience parcellaire, créativité bridée. Le flop. « Il faut parfois une bonne grosse claque pour remettre l’église au milieu du village. » Suivant! Et suivant, c’est le festival à venir. Lequel ressemble à s’y méprendre aux Plastic des années précédentes. Mais en bien plus musclé. Quatre scènes, 32 DJ’s (notamment une partie des Birdy Nam Nam), 40 artistes (et davantage d’étrangers, voir aussi en page 5), des £uvres sur tout le site: un vrai dispositif viral, organique, boosté par Focus, partenaire de l’événement.

Parc d’attractions artistiques

« Dès le départ, nous souhaitions amener le projet Plastic vers un festival d’art urbain, un festival pour les gens de la ville qu’on leur amènerait au c£ur même de la cité. Un peu à l’image du Sonar, à Barcelone. » Graffitis, pochoirs, installations, performances, sets DJ, VJ et même véritables expériences ludiques -entre les courses de vélo fluorescents dans le noir et la fausse chirurgie esthétique: les samedis 16 et 23 octobre, les anciennes brasseries Belle-Vue se transformeront donc en « immense parc d’attractions artistiques ».

Loin du design chic du White Hotel, cette mini-ville dans la ville, plantée sur la rive molenbeekoise du canal, fait partie de ces lieux où la petite bourgeoisie qui boit du champagne s’aventure généralement peu. Mais où le tissu post-industriel offre encore des mètres carrés en pagaille aux esprits créatifs et entreprenants: parfait pour le binôme roots-branchitude, griffe assumée de l’idéal Plastic. Le mayeur local, Philippe Moureau, n’a d’ailleurs pas hésité à mordre la balle, lui qui a davantage l’habitude de fredonner La Mauvaise Réputation que d’électriser son corps sur du Breakbot, D.I.M. ou Don Rimini…: « C’est le bourgmestre le plus ouvert à qui l’on a eu affaire jusqu’ici. » Avec un budget estimé à 170 000 euros, heureusement que les sponsors privés et institutionnels ont suivi la cadence. C’est 80 000 euros de plus que la dernière Plastic de l’église Gesù, où 3700 entrées payantes avaient été comptabilisées par samedi -le concept de la soirée étant, depuis le départ, tenu sur 2 samedis . « Bruxelles est trop petite pour nourrir un festival pendant une semaine complète. C’est pour ça que nous restons sur le principe des 2 samedis. »

Le duo Bertelli-Jacques a donc franchi un échelon supplémentaire. Et se verrait même créer des satellites au Plastic Festival, façon TransArdentes ou Ardentes Club. Parce que Bruxelles a des tas de lieux méconnus à faire découvrir. Puis aussi parce qu’un seul événement par an, fut-il éléphantesque, ce n’est pas assez pour ces lascars-là.l

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Texte Guy Verstraeten

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