Chimerica

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Trente ans après les événements qui ont ensanglanté la place Tiananmen, à Pékin, un photographe américain part à la recherche de l’icône de ce 5 juin 1989: « l’homme au char », cet étudiant en chemise blanche qui s’était dressé devant les blindés de l’armée chinoise, venus réprimer la contestation grandissante. À partir d’une pièce écrite par la dramaturge Lucy Kirkwood (coscénariste de la série Skins), cette minisérie en quatre épisodes, captivante et réaliste, relève du thriller historico-politique à tiroirs, questionnant la dimension iconique des images médiatiques, la manière dont elles figent un instant dans le temps et encadrent sa lecture. Mis en cause dans une sale histoire de cliché truqué, le photographe Lee Berger (Alessandro Nivola) décide de mettre à profit sa mise au placard pour retrouver la trace de celui dont le courage, montré de dos, avait ébloui le monde et secoué le régime totalitariste. Aidé par son contact Zhang Lin (Terry Chen), il revisite les faits, questionne la société chinoise, s’embarque dans une quête dont les ramifications le renvoient à l’Histoire et au destin de sa propre démocratie. Reflet d’une époque où le Brexit, Trump, les hackers russes et la realpolitik exploitent les failles d’un système jugé infaillible, Chimerica parle avec sagacité, et en évitant soigneusement l’ethnocentrisme béat, de nos désillusions.

Minisérie créée par Lucy Kirkwood. Avec Alessandro Nivola, Terry Chen, Ty Simpkins.

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