Cassius

« Dreems »

Même la dance music la plus hédoniste n’échappe jamais tout à fait à la réalité. Y compris la plus dure. Deux jours avant la sortie de Dreems, Philippe Zdar, né Cerboneschi, faisait une chute mortelle, depuis la fenêtre d’un immeuble parisien. Hubert Boom Bass (de son vrai nom Blanc-Francard) se retrouvait orphelin de son binôme. Et la musique électronique française brutalement privée de l’un de ses producteurs/mixeurs les plus géniaux, ayant marqué de sa patte les projets les plus divers (MC Solaar ou Phoenix, pour ne citer que les plus spectaculaires), tout en bousculant avec ses propres projets ce que l’on baptisera la French Touch (l’essentiel Pansoul de Motorbass).

Cassius

Alors, forcément, quand on écoute aujourd’hui Dreems, une nouvelle couche est venue s’ajouter. Écouté avant le drame, le 5e de Cassius ne promettait pourtant que la légèreté et la désinvolture. Trois ans après un Ibifornia un peu trop tarabiscoté, le duo Zdar-Boom Bass souhaitait en effet retrouver le geste simple et spontané, en se donnant notamment trois semaines pour tout boucler. Finalement, Dreems s’est monté en trois mois. Mais le but initial est atteint. Abordant la montagne électro-house par son versant pop, Cassius livre un album solaire ( Summer en ouverture), décomplexé, passant d’une sucrerie techno (l’émouvant Calliope) à une sortie house ( Chuffed) voire carrément deep ( W18), presque hors des modes. Avec le plaisir pour principal moteur, mais aussi une vague mélancolie ( Dreems). Par la force des choses, elle est désormais un peu plus prégnante…

ELECTRO. Distribué par Caroline.

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