L’AN DERNIER, ANIMA FAISAIT LA BRINGUE POUR CÉLÉBRER COMME IL SE DOIT SA 30E ÉDITION. POUR AUTANT, LA CUVÉE 2012 S’AVANCE SANS LA BARRE AU FRONT ET LA LANGUE PÂTEUSE DE LA GUEULE DE BOIS…

Près de 200 films d’animation, courts ou longs, jamais vus sur nos écrans, des reprises (de La Belle et le Clochard au Secret de la Licorne) et événements en pagaille, quelque 35 000 spectateurs attendus du côté de Flagey: sur le papier, cette 31e édition du festival Anima ne manque assurément pas de chien.

Dans la compétition internationale des longs métrages, les productions asiatiques tiennent le haut du pavé.  » Il s’agit là d’une tendance lourde, explique l’organisateur Philippe Moins. L’Asie est aujourd’hui une grosse productrice de longs métrages d’animation, ce que reflète fort logiquement notre sélection. Nous avons donc beaucoup de films japonais, mais aussi chinois, ainsi que 2 longs en provenance de Corée et un de Singapour. »

Côté courts, la donne est toute autre puisque c’est l’Europe qui s’impose comme principale pourvoyeuse de came animée.  » En Europe, il y a ce souci, dans les écoles d’animation, de former de véritables personnalités artistiques. Ailleurs, l’accent est davantage mis sur une formation professionnelle où les étudiants sont en définitive habilités à s’insérer dans une chaîne de production. C’est une mentalité très différente. Les gens qui sortent des écoles d’animation en Europe sont plutôt des réalisateurs que des animateurs, même s’ils sont aussi capables d’animer. Les films étudiants constituent une bonne partie des programmes de courts proposés dans les festivals, des pays comme la France ou l’Allemagne sont plus à même d’offrir des produits finis, des courts avec un vrai scénario. »

Le jour et la nuit

La Belgique n’est pas en reste, loin s’en faut, puisque pas moins de 99 films, courts étudiants et professionnels confondus, ont été envoyés aux organisateurs cette année. Une grosse trentaine se retrouvant au final retenus au gré des sélections diverses. Les autres pourront toujours se rabattre sur les traditionnels Open Screenings, projections où chacun est invité à amener son film sous le bras pour le présenter au public -elle est pas belle la vie?

Parmi les événements, nul doute que la Nuit Animée, avec son lot de courts inédits et son ambiance singulière, devrait constituer l’un des moments phares du festival. A quoi il faudrait encore ajouter diverses rétrospectives, un focus consacré à l’Espagne, un autre à la Suisse, des invités, des rencontres professionnelles, des expos, des ponts lancés entre l’animation et le street art, l’animation et le jeu vidéo… Pour un festival qui se permet à nouveau de faire l’impasse sur la 3D.  » Nous ne sommes pas opposés à la 3D mais, prosaïquement, nous ne sommes pas encore équipés pour cela à Flagey. Jusqu’ici ça ne nous a pas vraiment pénalisés. Il faut dire qu’à quelques notables exceptions près, la plus-value apportée par le procédé s’avère, à ce stade, généralement limitée…  »

Gageons que cette nouvelle édition, entendant une fois encore faire rimer diversité avec qualité dans un esprit d’ouverture résolument bon enfant, ne manquera pas de relief pour autant. l

FESTIVAL ANIMA, À FLAGEY, BRUXELLES, DU 17 AU 26/02. DÉCENTRALISATIONS À CHARLEROI (CINÉMA LE PARC), LIÈGE (LE PARC, CHURCHILL, SAUVENIÈRE), MONS (PLAZA ART), NAMUR (CAMEO 2) ET GAND (CINEMA SPHINX).

WWW.ANIMAFESTIVAL.BE

TEXTE NICOLAS CLÉMENT

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