BOTTES DE 7 LIEUES – SANS CRIER GARE, BULLETSTORM DONNE UN COUP DE BOTTE DANS LA FOURMILIÈRE DES FPS. OU COMMENT ACCOMMODER L’ART DES COMBOS À LA 1re PERSONNE.

ÉDITÉ PAR ELECTRONIC ARTS ET DÉVELOPPÉ PAR PEOPLE CAN FLY, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE) ET XBOX 360.Attendues cette année de pied ferme par une pléthore de joueurs, l’irrévérence et les situations abracadabrantes promises par Duke NukemForever pourraient déjà être détrônées par Bulletstorm. Le First Person Shooter de People Can Fly laisse en effet bouche bée, à grands coups de gimmicks empruntés aux beat them all. D’autant que son histoire de revanche aussi grotesque qu’attachante se défonce dans un univers SF léché, à mi-chemin entre postapocalyptique et steampunk. L’artwork griffonné du boitier DVD de Bulletstorm ne trompe pas. Gray, héros aux muscles plus vifs que le cerveau, avance son pied vers le spectateur. De fait, la jambe de notre buddy s’utilise comme une arme à part entière. Pas le genre de gimmick cosmétique qui ne trouve que peu de débouchés en combats. Mais bien un membre autorisant de longues glissades au sol, pour éviter les tirs adverses ou défoncer des barrages. Déjà aperçu dans Mirror’s Edge, ce mouvement se déploie aussi en combat rapproché. Shooter sur un mercenaire punk le projette ainsi quelques secondes en l’air. Slow motion fascinant.

Va y avoir du sport

Loin de vouloir jouer de l’esbroufe visuelle, ce ralenti très Matrix permet et encourage les combos stylés rapportant des points, utiles pour acheter des munitions ou customiser des armes. Dès qu’un ennemi se retrouve en suspension aérienne, le joueur peut ainsi le cribler de balles avec une arme à feu ou, mieux encore, pivoter autour de son corps pour trouver le bon angle afin de l’envoyer vers des pics, câbles électriques et autres plantes carnivores tapissant le jeu. Pour massacrer ses ennemis avec encore plus de classe, People Can Fly donne également aux mains du joueur un lasso électrique longue portée, upgradable pour un coup spécial digne d’un super-héros. Ce gadget, déjà croisé dans Infamous, s’adapte à merveille à la perspective FPS. Loin d’être paresseux, People Can Fly dépoussière également l’armurerie des jeux de tir vus à la 1re personne. On retiendra particulièrement le fusil sniper, dont la caméra suit la trajectoire de chaque balle qu’il s’agit d’orienter sur l’adversaire tentant à tous les coups d’y échapper. Ou le double lance-grenades qui projette des couples d’ananas liés par un câble sanctionnant l’ennemi. A priori choquantes sur le papier, ces bonnes idées inédites accouchent de situations drolatiques. Les protagonistes, jamais avares en mauvaises blagues assumées, ne manquent d’ailleurs pas de s’indigner en arrivant sur des scènes de massacre, alors qu’eux-mêmes agissent en parfaites machines de guerre tortionnaires. Studio polonais auteur de Painkiller, People Can Fly va même jusqu’à porter en autodérision les clichés éthyliques de son pays, en impliquant l’alcoolémie de son héros dans le scénario et le gameplay de sa production déjantée. Na Zdrowie! l

MICHI-HIRO TAMAÏ

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