Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

More is more – Broken Social Scene sort de son mutisme discographique et déballe son premier album en 5 ans. épique et opulent.

« Forgiveness Rock Record »

Distribué par City Slang.

« Merde, on vient de rater Phoenix. » Kevin Drew peste en contemplant le programme de l’Ancienne Belgique tandis que Brendan Canning, son comparse de toujours, se charge de nous rappeler qu’au sein de Broken Social Scene, on écoute Stevie Wonder comme Autechre. Broken Social Scene, c’est la Dream Team de la pop atmosphérique made in Toronto. Un collectif rythmé depuis 2001 par les va-et-vient des rockeurs indé canadiens. Qu’ils bricolent dans les Dears, Stars ou autres Do Make Say Think…

 » C’est dans notre tempérament, justifie Drew. On aime partager les choses. Et donc forcément la musique. Je ne sais pas ce que cela signifie de vivre dans un groupe de 3 ou 4 musiciens. Et je ne le saurai jamais. Il est certes difficile de s’exporter en Europe quand on tourne à une dizaine. Le transport, le logement coûtent énormément d’argent. Mais on a toujours évité de s’en soucier. Obsédés qu’on est par le son ample et les mélodies élaborées. »

Dès Feel Good Lost, son premier album, majoritairement instrumental pour ne pas écrire post (pop) rock, sorti sur Noise Factory, le tandem avait clairement affiché ses intentions. Celles de pousser la pop dans ses derniers retranchements. De célébrer à la fois le culte de la mélodie et le plaisir de l’expérience. Forgiveness Rock Record n’est certainement pas le plus audacieux de ses albums mais il est peut-être bien le plus ambitieux.

Feist, Tortoise et Pavement…

 » Il était temps d’enregistrer un disque de Broken Social Scene. Tu ne peux pas passer ta vie sur la route, faut parfois écrire et mettre en boîte de nouvelles chansons« , rigole Canning qui, entre parenthèses, a sorti un album solo ( Something for all of us) il y a 2 ans. Entre février 2008 et février 2009, un marathon qui l’a menée de la Nouvelle-Zélande à Vancouver, la fanfare pop a fait le tour du monde. Mais chose à laquelle elle n’était pas habituée, sans s’exposer à des changements de personnel.  » A un moment, on s’est donc tout logiquement demandé ce que cette formation avait dans le ventre. »

Grosso modo, 6 musiciens se sont majoritairement impliqués dans l’enregistrement de Forgiveness Rock Record. Outre Drew et Canning, le chanteur et guitariste Andrew Whiteman (Apostle of Hustle), les guitaristes Charles Spearin (Do Make Say Think, KC Accidental) et Sam Goldberg et le batteur Justin Peroff (DJ hip hop à ses heures perdues) ont constitué le noyau dur du projet. Un noyau autour duquel a gravité une tripotée d’invités. De Feist à Emily Haines en passant par des membres de Pavement, Tortoise, The Sea and Cake. Un casting 5 étoiles pour une symphonie pop épique et opulente d’une bonne heure qui plaira aux fans d’Efterklang (et inversement) et dont Texico Bitches, Art House Director et Ungrateful Little Father constituent quelques-unes des fulgurances. Qui prétend encore que l’excès nuit en tout? l

www.myspace.com/brokensocialscene

Le 08/07 aux Ardentes (Liège).

Julien Broquet

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