Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

SÉRIE AMC CRÉÉE PAR VINCE GILLIGHAN. AVEC BRYAN CRANSTON, AARON PAUL, ANNA GUNN.

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Il est des fins de séries qui marquent aux larmes. Normal. On ne peut se sentir proche de personnages pendant des dizaines d’heures, parfois réparties sur plusieurs années, sans être affecté par leur disparition. De par leur format, les séries n’ont à ce niveau aucun équivalent, si l’on excepte les grandes sagas romanesques à la Harry Potter. C’est ce qui fait tout le sel des fictions télé, mais également toute la douleur qu’elles peuvent générer. Les fans de Lost, de Six Feet Under et des autres ne seront pas les derniers à en témoigner. Pour ne prendre que les deux exemples précités, rappelons qu’une fin de série est forcément l’un de ses enjeux majeurs, et qu’elle se révèle aussi périlleuse que possible pour ses créateurs. Ainsi, la fin de Lost n’a pas fait l’unanimité tandis que Six Feet Under s’en allait sous les hourras et les yeux humides de ses partisans. Qu’en sera-t-il de Borgen et de Breaking Bad?

Diffusée par Arte dès ce jeudi 3 octobre, la troisième et dernière saison de Borgen marque la fin d’une saga politique épatante, l’une de celles qui placèrent les productions scandinaves au firmament des séries. Pour rappel, l’action se situe au Danemark où la centriste Birgitte Nyborg, mariée et mère de deux enfants, prenait le pouvoir dans une première saison remarquable, tant au niveau de l’écriture que de l’interprétation. On a pu reprocher à Borgen un côté scolaire et systématique (une crise politique à résoudre par épisode), mais la série créée par Adam Price a toujours compensé par une force de propos et une qualité irréprochables. Dans cette troisième volée d’épisodes, Birgitte remonte au créneau, après avoir perdu son poste de Premier ministre deux ans plus tôt… Si Borgen a marqué les esprits par sa pertinence, Breaking Bad s’est rapidement élevée au rang de série majeure de son temps. Ou comment un banal professeur de chimie atteint d’un cancer se transforme, pour subvenir aux besoins de sa famille, en redoutable baron de la drogue. Cinq saisons pour un changement radical: celui d’un anti-héros passé du côté obscur de la force, celui de son double Heisenberg, de plus en plus prégnant, de moins en moins moral. Cette dernière salve, coupée en deux parties (le tout dernier épisode de BB sera diffusé le 29/9 sur AMC), est un véritable chef-d’oeuvre de virtuosité scénaristique, le tout peinturluré d’humour noir et musclé par une mise en scène inventive. Qu’adviendra-t-il finalement de Walter White et des siens? On brûle de le savoir. En réalisant qu’on sera triste, quand ce sera fini.

GUY VERSTRAETEN

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