Bossa nova, la grande aventure du Brésil

DE JEAN-PAUL DELFINO, ÉDITIONS LE PASSAGE, 320 PAGES.

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Ce doit être la rançon du succès. Musique brésilienne devenue rapidement phénomène global, la bossa nova n’a pas toujours été bien comprise. Sommet de cool tropical pour les uns, lounge music insipide pour les autres. Près de 60 ans après son avènement à Rio, surgie de l’esprit d’un seul homme (Joao Gilberto), la bossa nova méritait bien un nouveau rappel historique. Bossa nova, la grande aventure du Brésil n’est évidemment pas le premier essai du genre. Il ne manque cependant pas d’atout. En réussissant d’abord le pari, toujours compliqué, de parler aux néophytes, sans vulgariser à outrance. Pour cela, le livre peut compter sur l’expertise et, surtout, l’enthousiasme de Jean-Paul Delfino. Passionné, voire exalté, l’écrivain-scénariste-dialoguiste connaît son sujet par coeur. Ce qui lui permet d’être à la fois « pédagogique », mais pas ennuyeux; historiquement juste, mais sans noyer le lecteur dans les détails. Au contraire, il n’hésite jamais à enrober le récit de l’un ou l’autre trait flamboyant. Il faut dire que les héros musicaux dont il est question ici, de Vinicius de Moraes à Nara Leao, ne manquent généralement pas d’allure ni de caractère. Certes, l’analyse n’évite pas, ici et là, un certain antiaméricanisme primaire. Mais sans que cela n’alourdisse trop un récit haut en couleurs. En bonus track, Jean-Paul Delfino a encore glissé une série d’entretiens, jamais publiés, avec des maîtres tels Baden Powell, ou Caetano Veloso.

L.H.

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