CARTE POSTALE TROPICALE ENSANGLANTÉE, LA FAUSSE SUITE LOW COST DEAD ISLAND: RIPTIDE NE TIRE AUCUNE LEÇON DES ERREURS DE SON PRÉDÉCESSEUR.

DEAD ISLAND: RIPTIDE

ÉDITÉ PAR DEEP SILVER ET DÉVELOPPÉ PAR TECHLAND, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360.

**

Carton inespéré dans les bacs en 2011, Dead Island recyclait et mixait maladroitement -mais avec passion- les ressorts ludiques de Dead Rising et Far Cry. Ce FPS gore des créateurs polonais de Call of Juarez déployait ainsi une île paradisiaque ouverte où le joueur s’empare de tout ce qui lui tombe sous la main pour hacher, couper et fendre des morts-vivants. Privilégiant le corps-à-corps sanglant aux armes à feu, le hit tropical tente une nouvelle percée dans le monde des first person shooters intelligents. Problème: Far Cry 3 est passé par là entre-temps.

Des palmiers, du sable fin et des lagons. Les environnements jumeaux des FPS d’Ubisoft Montréal et de Techland poussent invariablement à la comparaison. Se profilant comme un retour en enfer, Dead Island: Riptide ne la supporte malheureusement pas. Des protagonistes beaux comme un avatar de Second Life, des textures qui n’affichent pas le col des chemises (hawaïennes), des mouvements humains aussi robotiques qu’un Golden Eye 007, une latence parfois horripilante… Le sang s’écoule à flot dans Riptide mais effraye moins que sa réalisation graphique. Techland aurait pu jouer l’upgrade, il embraque en classe low cost.

A voir la première mission (importante) du jeu demandant de défendre un camp retranché face à des vagues successives d’attaques zombiesques, cette suite n’en est d’ailleurs pas une. Difficile d’imaginer que ce tower defense est censé inciter le gamer à replonger. L’ombre du DLC plane sur ce coup commercial fumant. Hyper violent et traversé de cris d’outre-tombe ubuesques, Riptide ne parvient même pas à capter l’attention du joueur par son scénario. Le groupe de survivants immunisés contre l’infection ne suscite aucune empathie. Et malgré un flash-back façon « previously on » de série télé, le jeu ne se fatigue pas à prendre les newbies par la main côté gameplay. Tout y est supposé acquis.

La mémoire dans la peau

Coiffé de quelques nouveautés, entre une embarcation motorisée, des armes inédites et un nouveau personnage, Dead Island: Riptide aurait pu gommer ses précédentes tares, à commencer par un manque de précision dans les joutes au corps-à-corps. Las, le jeu d’action saupoudré de RPG mise sur le statu quo. Dommage car ses préceptes de base brillent toujours. A savoir que la moindre course à pied et le plus petit combat mano a mano engendrent une dépense énergétique qu’il faut obligatoirement gérer avec parcimonie. Surtout face à des troupeaux de zombies.

Ce gameplay moins exigeant et expéditif qu’un Zombi U n’en demeure pas moins toujours original à l’échelle des FPS de consommation courante comme Call of Duty. Jungle, égouts, ville et autres bases militaires tapissent toutefois tristement ce monde ouvert à la GTA où l’on se déplace à bord de véhicules au volant situé (bizarrement) à droite. Les crashs s’enchaînent. Pas aussi funs que chez Rockstar toutefois.

MICHI-HIRO TAMAÏ

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content