Bientôt viendront les jours sans toi

Il y a un corbillard devant la maison. Dani Mosca, musicien de son état, entreprend de rapatrier le cercueil de son père dans son village natal, comme il le lui a promis. L’expédition prend place plus d’un an après un premier enterrement, morne et précipité. Rien ne sert de courir et Dani entend faire le pèlerinage à son rythme: « Dix albums, en quelques trente ans de métier: ça illustre bien, je crois, mes efforts pour ne pas lasser les gens. Y compris moi-même. » Le temps du voyage, il se remémore quelques souvenirs familiaux et feuillette l’album d’une carrière menée en compagnie de Gus, dandy baroque et sexy, et Animal, batteur et ami hors-pair. Dans le tourbillon de la vie (air connu) s’égrène alors le chapelet des premières fois: première chanson, premier baiser, première cuite, premiers succès, désillusions… On connaît la chanson: « Comme nous avons eu la récompense tout de suite, j’ai passé ma vie à rajouter du sacrifice. » Puis, découvrant la puissance atomique du coup de foudre, Dani se fait tout petit devant une poupée. Chineur de paradoxes transformant la vie en vertige, collectionneur d’instantanés romantiques, l’Espagnol David Trueba ( Savoir perdre) s’appuie sur une écriture complice et charmeuse… à défaut d’être totalement renversante, sachons garder la mesure.

De David Trueba, éditions Flammarion, traduit de l’espagnol par Anne Plantagenet, 396 pages.

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