Avey Tare

© National

“7s”

Si les albums d’Animal Collective se font relativement inégaux depuis quelques années (le dernier, Time Skiffs, marquant un retour à l’excitation de ses débuts), ceux de David Michael Portner, alias Avey Tare, sont toujours restés d’une qualité aussi remarquable que constante. Le quatrième effort solitaire du pote à Panda Bear ne déroge pas à la règle. C’est même une petite merveille. Enregistré avec le producteur Adam McDaniel (Angel Olsen, Hurray for the Riff Raff…) aux Drop of Sun Studios, à Asheville, dans la région où vit Portner en Caroline du Nord, 7s invite dans des décors surréalistes et rêveurs, dans l’œuvre d’un paysagiste sonore qui dessine ses mondes fantasmagoriques en Technicolor. Imaginez un épisode des Teletubbies pour fan d’art et essai, un film de Wes Anderson ancré dans un futur lointain. Des cascades d’eau rose fluo coulent au ralenti. Des lapins bleus se promènent dans les champs. Avec l’aide occasionnelle du batteur Alex Farrar, des arrangements bizarroïdes et soyeux, des atmosphères psychédéliques et cotonneuses, Avey Tare suscite l’euphorie. Invisible Darlings et son entêtant piano plongent d’entrée l’auditeur dans ce bain bouillonnant à haute teneur en substances psychotropes… “What could the news do when you’re always sleeping?” “You can beat the thing that eats you. This bad world needs you.” Piqûre de réveil, appel au changement… En trois petits quarts d’heure, ces sept titres offrent l’optimisme et donnent des forces. Un disque pour rappeler à tous, si besoin en était, le génie et l’influence fondamentale de Dave Portner (et de son collectif animalier) sur la musique d’un XXIe siècle malade mais pas condamné…

Distribué par Domino/V2.

8

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