MOONRISE KINGDOM OUVRIRA LE 65E FESTIVAL DE CANNES MERCREDI. SURVOL D’UNE ÉDITION PLÉTHORIQUE DONT LE CINÉMA BELGE EST D’ORES ET DÉJÀ L’UN DES LAURÉATS…

Présidentielle française oblige, c’est donc avec quelques jours de retard sur l’agenda initialement annoncé que s’ouvrira, mercredi prochain, le festival de Cannes. Un calendrier légèrement chahuté, sans que la donne ne s’en trouve fondamentalement changée, qui veut que douze jours durant, le c£ur de la planète cinéma batte là la chamade, les écrans cannois happant le monde et l’attention sans la moindre forme de partage; le cinéma sait se montrer exclusif, en effet.

Succédant à un cru d’exception – Melancholia, bien sûr, mais encore Le Havre, Le gamin au vélo, We Need to Talk About Kevin…, que nous réserve le millésime 2012? Fidèles à la tradition, Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, et son comité de sélection, ont convié de nombreuses figures familières à la fête: parmi les 22 candidats à la Palme d’Or, qu’aura à départager un jury présidé par Nanni Moretti, on trouve une poignée d’anciens lauréats (Michael Haneke, avec Amour, Abbas Kiarostami, avec Like Someone in Love, Ken Loach, avec Angel’s Share, et Cristian Mungiu, avec Au-delà des collines), de même que de nombreux auteurs débarquant là en terrain connu -les Audiard, Garrone, Vinterberg ou autre Reygadas notamment. C’est toutefois à un nouveau venu -façon de parler- qu’il reviendra de lancer les festivités, Wes Anderson, l’orfèvre de The Darjeeling Limited et autre Fantastic Mr Fox, découvrant la Croisette avec Moonrise Kingdom. De quoi, douze mois après la Palme d’Or octroyée à The Tree of Life, donner le la, largement anglo-saxon, de la Compétition, avec encore les films des Américains Jeff Nichols et Lee Daniels, à qui l’on ajoutera les Australiens Andrew Dominik et John Hillcoat; jusqu’au Brésilien Walter Salles qui propose une £uvre à la coloration nord-américaine, signant une adaptation du On the Road de Kerouac. A côté de quoi la sélection fait la part belle à l’Europe, avec par ailleurs des ouvertures vers l’Asie (les Coréens Im Sang-soo et Hong Sang-soo) et l’Afrique du Nord (l’Egyptien Yousry Nasrallah), pour un ensemble harmonieux d’£uvres d’auteurs plus ou moins reconnus, du vétéran Alain Resnais au revenant Leos Carax; du radical Ulrich Seidl au singulier Sergei Loznitsa; le tout, à l’exclusion du moindre premier film.

Petite s£ur de la Compétition, la section Un certain Regard n’en est par contre point avare. Si le père, David, a les honneurs de la première avec Cosmopolis, le fils, Brandon Cronenberg, fait ainsi ses débuts dans la seconde avec Antiviral -un titre qui suggère d’ailleurs une intéressante filiation thématique. Il y sera en excellente et fort audacieuse compagnie, puisque l’on retrouve ici Joachim Lafosse et son A perdre la raison, mais encore Xavier Dolan, Koji Wakamatsu, la paire Kervern/Delépine ou encore Pablo Trapero.

Confiée à la direction d’Edouard Waintrop, la Quinzaine des Réalisateurs ne s’annonce pas moins riche qui, outre l’inattendu Ernest et Célestine d’Aubier, Patard et Renner, propose notamment La Noche de enfrente, £uvre posthume de Raoul Ruiz, mais aussi les nouveaux Michel Gondry, Jaime Rosales, Bruno Podalydès et autre Pablo Larrain (ainsi que ce qui s’annonce d’ores et déjà comme le film le plus long du festival, Gangs of Wasseypur de l’Indien Anurag Kashyap, et ses 5 h 20). Quant à l’autre section parallèle, la Semaine de la Critique, elle accueille, outre ceux du réalisateur belge David Lambert , les débuts à la mise en scène de l’acteur Louis-Do de Lencquesaing, de même que le second long métrage réalisé par Sandrine Bonnaire . Si d’aventure il n’y en avait pas encore assez, les diverses séances spéciales et autres projections de minuit ou hors compétition, s’ouvriront notamment à Apichatpong Weerasethakul, Fatih Akin ou Tatashi Miike. Quant au glamour, sans lequel Cannes ne serait pas tout à fait Cannes, les Nicole Kidman, Brad Pitt, Kristen Stewart, Eva Mendes, Juliette Binoche, Matthias Schoenaerts, Marion Cotillard ou autre Edward Norton s’en chargeront, sous le regard bienveillant de Marilyn, qui prête ses traits ensorcelants à l’affiche officielle du Festival… l

J.F. PL.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content