Aspirations glacées

© Chris Burkard

S’il est un photographe actuel qui incarne le véritable esprit de la glisse, c’est à n’en pas douter Chris Burkard (1986, San Luis Obispo). Ce Californien pur jus quitte son job à l’âge de 19 ans contre l’avis de ses parents, convaincus qu’il lâche la proie pour l’ombre, afin de s’adonner à la photographie de surf. Il le raconte lors d’une passionnante conférence TED Talks:  » Ciel bleu, plages tropicales et bronzage toute l’année« , la profession qu’il choisit est trop belle pour être vraie. De fait, il atteint rapidement les limites du système. À l’étroit dans la carte postale, il se lasse d’immortaliser les planches sur fond de paradis tropical. En réalité, les spots se suivent et se ressemblent lamentablement, entre  » télé, repas haut de gamme et connexion wifi assurée« . Burkard comprend qu’il trahit la discipline.  » J’ai commencé à aspirer à des espaces sauvages et ouverts« , confie-t-il pour expliquer son virage à 180°. Il embarque alors pour le bout du monde à la recherche de nouvelles sensations, traquant ses confins en bordure du cercle Arctique ( photo) où  » il fait trop froid pour surfer« . Là, il connaît cette sensation du sang qui quitte les membres les plus éloignés du coeur pour protéger les organes vitaux, privilège d’une eau qui flirte avec le degré zéro. Privilège? Sans hésiter, Burkard renoue alors avec l’essence même d’un sport dont l’horizon est la pleine conscience de soi et du monde qui nous entoure.  » Si trembler est une forme de méditation, alors je suis un moine« , résume celui qui n’a de cesse depuis d’arpenter l’Islande, la Norvège, l’Alaska, la Russie… Autant de lieux capables d’orchestrer une connexion avec la nature dans le silence et la solitude.

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