le jeu vidéo ne s’arrête pas à Mario et Gran Turismo. Les gameplays arty du12e Independent Games Festival le démontrent.

Comme en témoigne la dernière édition du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, le médium vidéoludique reste une histoire de performances technologiques. Grand-messe de l’électronique grand public, le CES dévoilait ainsi au début de ce mois des détails du Project Natal de Microsoft . On y apprenait que cette webcam détectant les mouvements des joueurs sera intégrée dans la prochaine version de la Xbox 360. De son côté, Sony annonçait ses premiers jeux en 3D stéréoscopique pour PlayStation 3. Tous les acteurs y sont allés de leur tour de passe-passe high-tech, alors que Nintendo égrenait, via un entretien, des infos sur sa nouvelle portable qui remplacera les actuelles DS, DSi et DSi XL.

Programmée en mars dans l’Etat voisin, la remise des prix de l’Independent Games Festival de San Francisco esquisse pourtant un jeu vidéo différent. Une culture du joystick hyper créative, à fleur de peau et peu visible dans les médias traditionnels. En attendant les résultats, la liste des titres nominés dans les 6 catégories aiguise les appétits des amateurs de productions indé fabriquées par des équipes réduites. Qu’il s’agisse de titres aux codes ludiques classiques ou abstraits.

Aux frontières de l’ art gaming, le Trauma (photo) de Krystian Majewski attise ainsi déjà le buzz. Cette production allemande suit l’histoire d’une jeune femme hospitalisée, plongée dans le coma après un accident de voiture. Au joueur d’explorer ses souvenirs en naviguant dans un monde photo réaliste vu à la première personne. Si le gameplay se rapproche à priori d’un jeu d’aventure classique avec mouvements spéciaux de souris à la clef, c’est avant tout la représentation graphique qui frissonne. Au fil des déplacements, une série de similis polaroids jouent des fade in et des fade out. Comme assemblés les uns après les autres, en stop motion, pour dessiner un paysage.

Mario goes underground

Repoussant également les frontières du déjà-vu, Limbo des Danois de Playdead plonge lui son esthétique dans un noir et blanc mettant en avant-plan des ombres tranchées comme le Princes et Princesses de Michel Ocelot. Le tout sur fond de décors flous et granuleux. Clin d’£il au cinéma expressionniste allemand, ce jeu de plateforme 2D inquiétant joue du défilement d’obstacles et de la rotation de décors à 360°. Les plateformers intrépides sont d’ailleurs à la fête à l’IGF 2010. Au-delà du génial Closure (déjà testé dans ces pages), Vessel, Rocketbirds: Revolution! et Super Meat Boy! revisitent le genre avec talent. Dans les autres styles, on retiendra également l’intelligence de la 3D des casse-têtes de Cogs ou encore les digressions barrées de Enviro-Bear 2000 et de Tuning de l’hyper prolifique Cactus.

Mais les jeux tout public ont également droit de cité à l’IGF. Reprenant une foule d’idées du mythique Excite Bike de Nintendo sur NES, Joe Danger de Hello Games joue dans cette catégorie et pourrait rafler quelques trophées. Prévues sur Xbox Live Arcade, PlayStation Network et PC, ces courses de motos cartoon amènent ainsi une vue 3D en biais peu banale pour un gameplay où il ne faut pas négocier de virages mais sans cesse changer de bande pour attraper des rampes, prendre des bonus ou éviter les obstacles. Acrobatique et téméraire, à l’image de l’ indie gaming.

www.igf.com/02finalists.html

Michi-Hiro Tamaï

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