Alicia

DE JUAN D’OULTREMONT, ÉDITIONS DU CAÏD, 80 PAGES.

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Que faire quand vous êtes collectionneur compulsif, que parmi vos nombreuses acquisitions vous accumulez des tonnes de manuels de photographie des années 50, 60 et 70, et que l’un de vos talents est de raconter des histoires? Eh bien, comme Juan d’Oultremont, vous vous armez d’une paire de ciseaux et découpez les nombreuses illustrations vintage façon Marabout Flash. Rassemblant ses trésors dans un album de philatélie, notre auteur-animateur-artiste va imaginer une histoire d’amour avec ce matériel atypique. Juda, fils de quincailler promis à un bel avenir dans l’outillage, raconte à la première personne son aventure avec la sulfureuse Alicia, ex-miss Chypre actuellement « base profiler » dans la police. Leur histoire, finie au moment où elle nous est racontée, souffre à la base d’un sérieux déséquilibre: Alicia est trop belle, trop indépendante et trop mystérieuse. Juda la soupçonne d’être intéressée par autre chose que par son avenir dans le clou et la vis.

Véritable exercice de style formel, Alicia ne convaincra pas tout à fait les lecteurs de BD. L’histoire somme toute sympathique reste par trop tributaire des images « de trucs et astuces pour réussir ses photographies » sans jamais vraiment décoller. Le rapport texte/ image est parfois très premier degré ou trop abstrait. Reste un bel objet dans la plus pure tradition de l’OuBaPo.

C.B.

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