Alice Neel

© Andy Warhol (détail), 1970 © Alice Neel

L’histoire de l’art l’a oubliée. Heureusement, Internet lui rend justice à la faveur d’un site qui ne bouleverse pas une vie mais se consulte agréablement. Une sorte d’antichambre dans laquelle on attend avec impatience le prochain accrochage -vu que celui de la Fondation Van Gogh à Arles s’est achevé le 17 septembre dernier. On fait défiler les oeuvres soigneusement classées par décennies, des années 20 aux années 80, 60 ans d’expressionnisme de la ligne et de la couleur. On aime particulièrement les entrées thématiques -« Double Portraits », « Cultural Figures », « Nudes », « Still Lifes »- qui permettent un regard autre que celui de l’évolution du style. De son vivant, Alice Neel (1900-1984) a refusé toutes les chapelles, de l’impressionnisme au surréalisme. Une singularité qui lui a permis de développer une oeuvre picturale en forme de « comédie humaine ». Soit un roman-fleuve visuel dans lequel le visage occupe une place centrale, un condensé de Levinas… sans le savoir. Portoricains d’Harlem, intellectuels de l’Upper East Side, vies minuscules, enfants… Une vraie bienveillance semble guider son trait. On ne rate surtout pas le portrait d’Andy Warhol qu’elle a réalisé en 1970. Le pape de la Factory s’y révèle fragile et féminin, très loin du masque arrogant qu’il s’était fabriqué pour affronter la vie en société.

www.aliceneel.com

M.V.

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