After Dark, My Sweet

Sombre et désespérée, l’oeuvre de Jim Thompson (qui fut scénariste de Kubrick sur The Killing et Paths of Glory) a inspiré des cinéastes divers: Sam Peckinpah pour The Getaway, Stephen Frears avec The Grifters ou Michael Winterbottom pour The Killer Inside Me, sans oublier Alain Corneau avec Série noire et le Bertrand Tavernier de Coup de torchon. James Foley jetait pour sa part au tournant des années 90 son dévolu sur After Dark, My Sweet, dont il tirait un film noir curieusement bercé de soleil californien. Soit l’histoire de Collie Collins (Jason Patric), un ex-boxeur au bout du rouleau échouant dans une petite bourgade après s’être enfui d’un hôpital psychiatrique. Et se voyant offrir l’hospitalité par Fay Anderson (Rachel Ward), une veuve portée sur la boisson dont le comparse, « Uncle Bud » (Bruce Dern), va lui proposer un coup fumant: enlever un gamin fortuné afin d’en tirer une rançon… La suite sera faite de séduction, de désir, de manipulations et de trahisons, cocktail manipulé avec maestria par Foley qui signait là un petit bijou néo-noir voué à se refermer inexorablement sur ses protagonistes. Le film se (re)découvre avec un incontestable plaisir, que prolonge l’interview du cinéaste réalisée pour l’occasion. Ce dernier, qui sortait du tournage de Who’s That Girl, y revient sur le choc ressenti à la découverte du roman et la place occupée par le film dans son parcours – » C’est un tournant qui a sauvé mon âme« . Vendu pour un thriller sensuel qu’il n’était pas, After Dark devait faire un flop, ce dont le cinéaste ne conçoit aucune amertume, qui conclut:  » Ma plus grande fierté n’est pas d’être devenu réalisateur mais de l’être resté malgré mes fiascos dans un milieu aussi intransigeant. »

De James Foley. Avec Jason Patric, Rachel Ward, Bruce Dern. 1990. 1 h 51. Dist.: Carlotta.

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