La technologie Skinput développée par Microsoft Research se sert de l’épiderme comme d’un écran tactile.

Aux uns, le concept semblera tout droit sorti du dernier blockbuster futuriste hollywoodien signé Steven Spielberg. Aux autres, l’idée paraîtra juste un rien farfelue. Le Skinput ne relève pourtant pas plus de la science-fiction qu’il n’est une création d’illuminé. Imaginé par les chercheurs de l’Université de Carnegie Mellon en collaboration avec Microsoft, le système high-tech permet de transformer une partie du corps humain en une surface de contrôle interactive.

Des capteurs à fixer sur le biceps, un mini projecteur affichant un menu, un jeu ou par exemple une calculatrice et un système analysant les vibrations créées par la pression du doigt et donc le lieu exact où elle est exercée. Il n’en faut pas plus pour faire fonctionner la bête. Le procédé interprète les actions de l’utilisateur en fonction de la fréquence émise par l’endroit touché. Il analyse le son produit par les mouvements sur la peau en fonction de la vitesse, de la force et de la pression. Les informations sont ensuite envoyées vers le périphérique connecté, qu’il s’agisse d’un GSM, d’un iPod ou de tout autre appareil électronique.

Skinput laisse entrevoir d’infinies possibilités tant dans le monde du jeu vidéo que de la téléphonie ou de l’informatique… Il pourrait permettre de changer de chaîne, de composer un appel, d’écrire un texto… Une vidéo circulant sur le Web montre même un mec jouant à Tetris avec les doigts sur la paume d’une de ses mains.

Chair de poule

Selon ses géniteurs, Skinput offre une précision supérieure à 95 % dans la détection des frappes mais pour l’instant, la technique est évidemment encore un peu encombrante. C’est bien beau de ne plus devoir chercher où on a fourré la télécommande si à côté de ça on se retrouve harnaché comme un baudet.

 » S’approprier le corps humain comme un périphérique d’entrée est séduisant non seulement parce que nous avons environ 2 mètres carrés de surface extérieure, mais aussi parce qu’une grande partie de cette surface est facilement accessible par nos mains. Par exemple, les bras, les cuisses, le torse« , explique Chris Harrison à la tête du projet.

Certes. Puis, on peut aussi imaginer, pourquoi pas, se servir du corps des autres. Tapoter un sms sur les fesses de son compagnon ou de sa compagne, voire composer un numéro de téléphone sur la plante de ses pieds. Evidemment à éviter avec les chatouilleux.

En attendant, comme d’habitude dans ce genre de situation où la réalité double la fiction, on s’interroge sur les prochaines (r)évolutions. Et il faut bien avouer que ça file un peu la chair de poule. A quand l’avènement de l’imprimante humaine, de la webcam oculaire et du téléphone greffé à l’oreille? S’il vous plaît, m’sieurs les chercheurs, trouvez autre chose que le sang pour remplacer l’encre. Puis si possible un endroit discret où insérer la carte SIM. l

DE julien broquet

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