1 Aquarobics de Peter Granser

 » J’appelle cette image « les mamies nageuses ». Au premier regard, on les envierait presque. Cette retraite dorée, ce sont les sun cities. On dirait un endroit paradisiaque où l’eau fraîche se mêle au soleil. Mais quand on y réfléchit, cette retraite dorée nous effraie car elle possède la perfection de la mort. Le monde des sun cities, c’est de la vie empaillée. Il n’y a pas d’enfants dans ces villes, juste des retraités qui sans le savoir prennent déjà congé du monde. Cette image doit être vue dans le contexte de sa série.  »

2 Goutte de Niepce de Patrick Bailly-Maître-Grand

 » D’évidence, il s’agit de la vision d’un outil de regard -une bulle. C’est une boule de gélatine alimentaire déposée sur un carreau qui crée un paysage que l’artiste rephotographie. Fascinant, cette mise en abîme. Pour l’auteur, c’est une réminiscence des débuts de la photographie « quand tout était à découvrir avec une boîte, un bout de verre, de la chimie et du hasard.  »

3 Oberdorf d’Arnold Odermatt

 » Arnold Odermatt photographie la police suisse. Il nous dévoile l’univers propre et ordonné de la maréchaussée helvétique. Cette image -ainsi que toute la série- consiste en de la propagande en barre. Il y a quelque chose de tellement excessif dans cette démonstration que cela ne peut que nous faire sourire en raison de la naïveté à l’£uvre. J’aime le travail d’Odermatt -qui était policier- parce qu’il a également photographié les accidents de la route, ce qui incarne le comble du scandale en Suisse. Chaque tôle de Volkswagen pliée est une atteinte à la valeur morale de l’ordre.  »

4 Anonyme

 » Cette image montre toute la beauté du noir et blanc, avec sa belle gamme de gris bien équilibrée. Pourtant, il s’agit d’une image trouvée d’un auteur anonyme, elle est peut-être issue d’un album de famille. On sent qu’il s’agit d’une fête. Dans le fond, cette image est le souvenir perdu de quelqu’un d’autre. Du mystère, toute une poésie…  »

5 Catanzaro de Paola Salerno

 » Cette image de Paola Salerno, c’est le « démenti cinglant » d’un monde que l’on croit parfait parce qu’il nous offre la voiture et les infrastructures pour les faire rouler… si tout va bien. C’est aussi la négation tout aussi cinglante d’un beau paysage de Sicile par ces mêmes infrastructures cinglantes. De quoi nous faire réfléchir quant à l’optimisme exagéré du tout industriel et du tout à la consommation.  »

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