GONE WITH THE WIND

DE VICTOR FLEMING, 1939

Est-il encore besoin de présenter cette vaste épopée historico-romanesque se déployant dans le vieux sud sur fond de Guerre de Sécession? Tout comme le livre de Margaret Mitchell dont il s’inspire, le film de Fleming laisse transparaître une amertume certaine quant à la victoire yankee et offre une vision largement idéalisée de l’esclavage. Exclue de la première à Atlanta, Hattie McDaniel devient l’année suivante la 1ère actrice noire de l’Histoire à décrocher un Oscar -celui du Meilleur second rôle féminin pour son interprétation de la bonne Mammy, mémorable.

IMITATION OF LIFE

DE DOUGLAS SIRK, 1959

Testament cinématographique de son auteur autant que chant du cygne d’un certain Hollywood, Imitation of Life voit Douglas Sirk s’emparer d’un film réalisé en 1932 par l’une de ses influences majeures, John Stahl, pour l’amener sur le terrain du mélodrame flamboyant qu’il affectionne tant. Au c£ur d’un récit riche en ressorts tragiques se love le drame de la fidèle Annie, femme de confiance dont la fille Sarah Jane, à la pigmentation de peau étonnamment claire, accepte mal ses origines noires. Jusqu’à bientôt renier purement et simplement sa mère. Déchirant.

TO KILL A MOCKINGBIRD

DE ROBERT MULLIGAN, 1962

Adaptation du roman d’apprentissage de Harper Lee, prix Pulitzer en 1961, le film de Robert Mulligan ( Du silence et des ombres, pour la version française), vibrant plaidoyer pour l’égalité, situe son action en 1932, en pleine Dépression, dans une bourgade d’Alabama peu avare en matière de préjugés raciaux. Chargé de défendre un homme noir injustement accusé de viol, l’avocat Atticus Finch (Gregory Peck, méritoirement oscarisé) se lance, au terme d’un éprouvant procès, dans un virulent réquisitoire contre la ségrégation faisant loi dans le sud étasunien.

FAR FROM HEAVEN

DE TODD HAYNES, 2002

Dans une Amérique des années 50 rétrograde où l’homosexualité est encore bien souvent considérée comme une maladie, une femme délaissée (Julianne Moore) et son jardinier noir (Dennis Haysbert) vont sensiblement se rapprocher, avant que la rumeur et la bêtise populaire ne viennent s’en mêler… Quasi 10 ans avant The Help, Viola Davis joue déjà les domestiques dans ce mélodrame sirkien en diable qui frise l’exercice de style pur et dur mais n’en dispense pas moins, en définitive, une bouleversante émotion, de même qu’une profonde mélancolie automnale.

l N.C.

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