3 questions à Myriam Leroy

Myriam Leroy © Romain Garcin
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Dans Ariane, votre premier roman, vous racontez une histoire « d’amour dur » entre deux jeunes adolescentes des années 1990: quelle est la part d’autobiographie?

A la base, j’étais partie pour faire un travail autobiographique et je me suis rendu compte que je n’avais quasi plus de souvenirs de mon adolescence. Ce qui m’en restait n’était pas fertile et ne donnait pas une histoire. Donc, j’ai construit des personnages dans ce qui est la définition de l’autofiction: on collabore à sa propre histoire et on part sur le « et s’il s’était passé ceci ou cela ». Mais à dessein, je joue de la confusion entre réel et fiction.

Le réel semble plutôt documenté, notamment dans l’amour entre les deux personnages.

Deux choses: j’ai du faire un travail d’exhumation de pop culture des années 1990 parce que chez moi, on n’avait pas la télédistribution. Donc, je ne connaissais pas les clips de MTV ni le feuilleton Beverly Hills… Mais la vérité, c’est que j’ai eu une meilleure amie de 12 à 14 ans, et quand on s’est finalement disputées, je l’ai vécu comme une véritable répudiation incompréhensible et un drame profond de mon existence. Qui a dessiné toutes mes relations humaines ultérieures de manière plus ou moins pathologique.

Partir d’une vérité pour la remixer?

En tant que lectrice, cela m’intéresse de partir d’une infra-réalité qui peut paraître anodine mais qui ne l’est pas. Il ne faut pas rire de ce qui se passe dans la vie des adolescents: la tragédie peut se nicher dans des événements a priori sans importance.

Ariane, aux éditions Don Quichotte.

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