25 ans de cinéma français à l’étranger

Si le cinéma français avait sans conteste vocation à s’exporter, les frères Lumière envoyant, dès la fin du XIXe siècle, leurs opérateurs à travers le monde pour en rapporter des images et organiser des projections, ses performances à l’international restent un domaine peu exploré. Lacune comblée avec cette somme confiée à Gilles Renouard, qui s’attache plus particulièrement à la période s’ouvrant en 1994 -l’année où Unifrance, l’organisme de promotion du cinéma français à l’étranger, a commencé à en compiler les résultats systématiquement- pour s’achever en 2018.

Intéressant, l’ouvrage l’est à plus d’un titre, ne serait-ce déjà que pour inscrire son propos dans la perspective plus large des mutations successives d’un secteur en révolution permanente et de leurs enjeux, basculement numérique et émergence des plateformes inclus. Enchaînant sur une vision panoramique du cinéma hexagonal à l’international (dont il ressort notamment que Luc Besson est le porte-drapeau incontesté du cinéma commercial français dans le monde, mais aussi que la comédie reste, globalement, un produit insurpassable à l’exportation -66,9% des entrées des films français en Belgique par exemple), l’ouvrage l’affine ensuite en s’attardant sur onze territoires de référence, de l’Allemagne à la Chine en passant par les États-Unis ou le Japon. De quoi en établir les spécificités, l’expérience montrant que les pays envisagés ont un rapport différent au cinéma français, constat étayé par les chiffres mais aussi diverses anecdotes. Pour conclure que si le cinéma français a su tenir son rang pendant la période concernée, il fait face, comme l’ensemble du secteur, à des défis toujours renouvelés, accentués encore par l' » épisode sanitaire stupéfiant » que l’on sait…

Sous la direction de Gilles Renouard, éditions Hémisphères, 416 pages.

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