Top-cases (3/6): Crolle et Krollebitches, entre folie et vitesse

© Dupuis-Franquin & Hergé/Moulinsart 2018
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Chaque semaine, décryptage express d’un gimmick propre à l’univers de la BD. Cette semaine: les krollebitches.

Quoi

Selon l’auteur Jean-Christophe Menu, le terme « krollebitches » désigne  » l’ensemble des signes graphiques caractéristiques de la bande dessinée: traits de vitesse, gouttes de sueur, spirales d’étourdissement ou de folie« . Un terme né du bruxellois « crolle », qui désigne la boucle.

Origine

Top-cases (3/6): Crolle et Krollebitches, entre folie et vitesse

Dans son livre de souvenirs Krollebitches, paru aux Impressions Nouvelles, Jean-Christophe Menu pointe Franquin comme l’auteur de l’expression, citée dans une interview. Lui comme tant d’autres fait en effet un usage fréquent de ces petits traits d’encre en forme de crolles ou de tourbillons capables de signifier, selon leur graphie et leur positionnement, tant la folie que la vitesse. Ainsi, si la crolle horizontale et un peu irrégulière évoque le nuage de poussière provoqué par le déplacement, la crolle tourbillonnante, verticale et bien proportionnée représente, elle, la folie ou la perte de conscience.

Anecdote

La spirale de folie est omniprésente dans les planches de Tintin, particulièrement dans Les Cigares du pharaon et Le Lotus bleu, et est naturellement devenue une des signatures de la Ligne Claire. Ces crolles confirment l’omniprésence, dans l’oeuvre d’Hergé, des modifications de l’état de conscience comme thématique et ressort scénaristique. Hergé entretenait il est vrai un rapport presque intime avec les maladies mentales et la folie: sa mère Élisabeth Dufour a fait de fréquents et longs séjours en asile psychiatrique. Elle y est même décédée en 1946.

(avec l’aide précieuse du magasin-magazine La Crypte Tonique)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content