Tintin reprend des couleurs

© HERGÉ-MOULINSART 2017
Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Tintin au pays des Soviets, la toute première aventure de Tintin dessinée par Hergé en 1929, s’offre une nouvelle jeunesse, et surtout la couleur.

L’année 2016 fut très Tintin? L’année 2017 le sera plus encore! Et ce en faisant l’événement dès ce mois de janvier, avec la sortie, pas d’un inédit, pas d’une réelle nouveauté, mais d’un album qui a déjà fait beaucoup parler de lui, et qui sera assurément une des grosses ventes de l’année (Casterman et Moulinsart tablent sur un minimum d’un demi-million d’exemplaires écoulés sur douze mois), le tout 88 ans après sa création. Tintin au pays des Soviets, la toute première aventure de Tintin dessinée par Hergé en 1929, s’offre en effet une nouvelle jeunesse, et surtout la couleur.

Publié à l’origine en noir et blanc dans les pages du Petit XXe, avec les qualités d’impression de l’époque, cet album fondateur et mythique n’intégra la collection officielle des 24 albums de Tintin qu’en 1999, toujours en noir et blanc et avec un intérêt essentiellement historique. La sortie de ce Tintin au pays des Soviets en couleur a cette fois une autre portée, puisqu’elle redonne de fait tout son intérêt narratif et graphique à cette oeuvre de jeunesse largement improvisée -Hergé avait 21 ans et ne savait pas exactement dans quoi il se lançait… Elle fournit surtout à ses exploitants une vraie-fausse nouveauté, la dernière sans doute, dans leur liste des possibles, tant que la série ne sera pas officiellement reprise et prolongée. C’est dire si les petits plats ont été mis dans les grands pour cette ultime mais énorme cartouche, en vente dès ce 11 janvier, avec un plan de promo digne d’un candidat à la présidentielle américaine: Tintin sur la Grand-Place et au balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles ce 7 janvier, une journée spéciale à son Musée le 8, une autre à Train World le 9, une sortie über médiatisée promise pour tout le week-end, tout le mois et sans doute toute l’année…

Restera, quand même, à (re)lire ce classique effectivement très différent des 23 autres titres, eux-mêmes refaçonnés, recomposés et déjà colorisés pendant plusieurs années par Hergé et son studio pour coller au format standard des albums. Une ligne claire figée qui détonne de fait avec celle que l’on redécouvrira dans les Soviets, plus maladroite mais plus libre, et surtout formidable de mouvement, de vitesse et de dynamique.

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