Passa Porta en mode digital

© Laura Simonati
Anne-Lise Remacle Journaliste

Bisannuel et tombant à pic pour le printemps, le Passa Porta Festival se réinvente en ligne du 21 au 28 mars. Une huitième édition qui célébrera autant les voix littéraires locales qu’internationales dans un éventail de formats n’oubliant pas le lien au spectateur.

Tous les deux ans, c’est un des rendez-vous immanquables pour quiconque s’intéresse aux auteurs et autrices en résonance avec leur époque, aux grandes questions posées par la littérature et à la vivacité du rhizome culturel bruxellois francophone, néerlandophone et au-delà. Cette année, situation sanitaire oblige, il ne sera pas question de déambuler d’un lieu à l’autre du centre-ville pour se laisser happer par des conversations littéraires ou des performances conçues pour l’occasion, mais les propositions à l’écran n’en resteront pas moins enthousiasmantes et rassembleront en tout plus de 80 interlocuteurs et interlocutrices de choix.

Fourmillant de noms familiers (comme Marie Darrieussecq en exclusivité pour Pas dormir, roman à paraître à la rentrée de septembre, le sensible Max Porter pour une lecture et un entretien ou Maggie O’Farrell et les coulisses d’Hamnet, sa relecture de Shakespeare très bientôt en traduction française) comme de potentielles découvertes (parions notamment sur Samanta Schweblin et son surprenant Kentukis, à l’ère de l’ultrasurveillance), le programme sera l’occasion, sept jours durant, de prendre le temps de la réflexion autour de grands axes ou de quelques chemins plus buissonniers. Avec le fil rouge The author is present, l’équipe plurilingue de Passa Porta a voulu à sa manière non seulement tenter de combler un peu ce creux qui nous taraude depuis mars 2020 mais aussi souligner l’importance croissante des mots et des livres, vrais refuges dans nos existences chamboulées.

Objectif: souligner l’importance croissante des mots et des livres, vrais refuges dans nos existences chamboulées.

Au programme

En ouverture, le dimanche 21 mars, aura par exemple lieu le premier épisode (sur cinq) de City of Stories, une performance-lecture (conçue avec la Foire du Livre, Le 140, Muntpunt, Picture festival, La Ville des mots 2021 et Bozar), signe des mille et une inspirations d’une ville multistrates et multi- nationalités. Pour peu que vous ayez fait une réservation via le formulaire en ligne, un.e comédien.ne viendra vous livrer une histoire à domicile (ou chez la personne de votre choix), avec bien plus de chaleur maintenue que s’il s’agissait d’un petit plat et sans aucun risque encouru. Côté liens, on songera aussi aux séances de Close Readings chaque midi, ou l’occasion de découvrir l’essence d’un texte et d’en discuter avec un passeur fervent, comme le chercheur et dramaturge Kristof van Baarle qui fera ricocher Au bonheur des morts de Vinciane Despret, sur une proposition d’Aiko Solovkine.

Marie Darrieussecq, Maggie O'Farrell, Samanta Schweblin, Adeline Dieudonné, Caroline De Mulder, Rachida Lamrabet, Imbolo Mube et Deborah Levy
Marie Darrieussecq, Maggie O’Farrell, Samanta Schweblin, Adeline Dieudonné, Caroline De Mulder, Rachida Lamrabet, Imbolo Mube et Deborah Levy© Marco Campanozzi, Murdo Macleod, Belga Image, Kiriko Sano, Sheila Burnett

Pendant toute la semaine, une part belle sera également faite aux autrices, qu’elles soient d’ici (Adeline Dieudonné, Caroline De Mulder ou Rachida Lamrabet) ou d’ailleurs (de Deborah Levy et son mérité Prix Femina pour Le Coût de la vie/ Ce que je ne veux pas savoir à Imbolo Mbue et son récent Puissions-nous vivre longtemps sur les ravages du capitalisme et les fantômes de la colonisation). Mais leur parole ancrée et essentielle ne résonnera pas seulement lors de la thématique Women and Power.

Sur le thème si prégnant actuellement de l’écologie, on notera aussi un atelier d’écriture avec Lisette Lombé, le lundi 22 mars, et une table ronde avec Nastassja Martin, Lucie Taïeb et Marie Darrieussecq accompagnées de l’illustratrice Marine Schneider, le dimanche 28 mars. Le jeudi 25 mars, lui, sera l’occasion de s’interroger sur le sentiment de perte (Lost and Found) avec Jeroen Olyslaegers en mode performance musicale ou la reine de l’atmosphère Yôko Ogawa mais aussi le duo juvénile et âpre des néerlandophones Lise Spitz et Marieke Lucas Rijneveld (primée par l’International Booker Prize pour son premier roman) ou l’énigmatique autrice allemande Judith Schalansky.

Pour finir sur une note pratique, le festival se jouera à la carte. Certains programmes sont gratuits (comme City of Stories ou les Poètes de garde joignables via un numéro de téléphone, dévoilé en début de festival). Les autres tarifs ont été conçus selon la formule « payez ce que vous pouvez »: 5, 8 ou 10 euros, du tarif de base à celui de soutien à Passa Porta. Reste la possibilité d’acquérir un pass pour l’ensemble des activités, là aussi avec trois tarifs proposés: 15, 20 ou 30 euros. Une partie des programmes sera par ailleurs sous- titrée en anglais ou en français et néerlandais – afin qu’à un aucun moment la langue ne constitue un frein au plaisir d’ouvrir plus grand les possibles et de découvrir un texte ou une personnalité qui pourraient devenir de véritables viatiques.

Passa Porta Festival, en ligne du 21 au 28 mars. Infos: passaporta.be/fr/programme

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