Page Noire

© Futuropolis

L’ombre de Cormac McCarthy plane sur cette Page Noire, écrite par Frank Giroud (Le Décalogue) et Denis Lapière (Le Bar du Vieux Français) et mise en image par Ralph Meyer (XIII Mystery).

Par Frank Giroud, Denis Lapière et Ralph Meyer, éditions Futuropolis.

L’auteur quasi mythique de La Route et Méridien de Sang est d’ailleurs présent -ou presque- au coeur même du récit, sous la forme musclée de Carson McNeal. Un écrivain des plus mystérieux et discrets, dont on ne sait rien, si ce n’est qu’il a signé quelques-uns des plus superbes romans de l’histoire américaine.

Même son visage échappe à la curiosité de ses fans, tandis que son adresse est l’un des secrets les mieux gardés de l’édition moderne. Pas de quoi décourager Kerry Stevens, jeune journaliste au magazine Tales & Writers… A cette ligne narrative de base s’ajoute une autre, ciselée dans des tons sépia, centrée sur le personnage d’Afia. Une orpheline palestinienne à la recherche d’un passé enfoui dans sa mémoire. Refoulé par un trauma des plus violents. Héroïne du prochain roman de McNeal, elle quitte la France pour les Etats-Unis afin de retrouver le soldat israélien qui a assassiné sa famille. Au moment où cette seconde narration rejoint la première, Page Noire bascule en tourbillonnant dans les abysses de l’âme humaine. Pour se refermer, paradoxe ultime, sur une porte ouverte. La construction du volume aurait toutefois mérité davantage d’originalité pour se faire digne de son illustre inspirateur.

Pas tout à fait aboutie, pas assez surprenante… On arrive au bout du chemin en se disant: « Est-ce tout? » Une impression amplifiée par un visuel assez tiède, là où la folie des passions contenues aurait dû percoler. Seul le brun-rouge sanguin de la « partie Afia » ouvre une piste malheureusement inexploitée.

Vincent Degrez

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