Mathias Enard remporte le prix Goncourt 2015

Mathias Enard pose avec son livre Boussole pour lequel il a gagné le prix Goncourt 2015. © AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Son livre Boussole a fait l’unanimité. Du côté Renaudot, c’est Delphine de Vigan qui l’emporte avec D’après une histoire vraie.

Mathias Enard remporte le prix Goncourt 2015 avec son dixième romanBoussole, publié chez Acte Sud. L’écrivain succède ainsi à Lydie Salvayre et son oeuvre Pas pleurer.

Cette année, les relations compliquées entre l’Occident et l’Orient étaient au coeur des quatre romans en lice pour la plus prestigieuse des récompenses littéraires du monde francophone. Un sujet que Mathias Enard connaît bien. Diplômé en arabe et en persan à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, l’auteur a également passé le longs séjours dans le Moyen-Orient. Fasciné par le monde arabe, Mathias Enard était l’un des favoris du Goncourt. Il a recueilli six suffrages sur les dix membres du jury de l’académie.

« Le livre a sa vie en dehors de nous et parfois cette vie rattrape l’auteur comme en ce moment », a déclaré Enard qui s’est dit « extraordinairement heureux » d’avoir été distingué. « Je reviens d’Alger, figurez-vous, et de Beyrouth et peut-être la baraka de Cheikh Abderrahmane, le patron d’Alger, et Saint Georges de Beyrouth ont fait ça et j’en suis extraordinairement heureux. »

Roman ambitieux, son livre entend réhabiliter l’Orient, face aux clichés de l’Occident. Le livre, enfiévré, tient parfois du poème. Les références culturelles innombrables le font aussi parfois pencher vers l’essai érudit. Cette complexité était considérée comme le bémol susceptible d’empêcher Enard de décrocher le Goncourt, seul prix pour lequel il a été sélectionné. Interrogé récemment par le magazine Lire, Mathias Enard a déclaré qu’il comptait fermer le cycle sur les rapports entre l’Orient et l’Occident avec Boussole. « Je souhaiterais maintenant m’intéresser à l’identité de la France », avait-il expliqué.

Et le prix Renaudot ?

Dans la foulée du Goncourt, le prix Renaudot a été décerné à Delphine de Vigan, la seule femme figurant parmi les prétendants, pour D’après une histoire vraie.

Les autres finalistes du Renaudot étaient Laurent Binet pour La septième fonction du langage, Christophe Boltanski avec La cache, Fabrice Guénier avec Ann et Philippe Jaenada pour La petite femelle.

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