Critique | Livres

Les longues traversées

Toutes voiles dehors, Les longues traversées naviguent dans les mêmes eaux mélancoliques du souvenir que le magnifique R97, récit de voyage initiatique d’un petit gars de la marine embrassant l’horizon et ses femmes au goût sucré.

LES LONGUES TRAVERSÉES DE BERNARD GIRAUDEAU ET CHRISTIAN CAILLEAUX, ÉDITIONS DUPUIS (AIRE LIBRE).

Sensation étrange que de tenir dans ses mains le nouvel album de Bernard Giraudeau, disparu il y a tout juste un an. C’est comme si le comédien, écrivain, scénariste… avait trouvé une boîte aux lettres dans son petit coin de paradis et en avait profité pour envoyer une dernière histoire à son complice Christian Cailleaux. Toutes voiles dehors, Les longues traversées naviguent dans les mêmes eaux mélancoliques du souvenir que le magnifique R97, récit de voyage initiatique d’un petit gars de la marine embrassant l’horizon et ses femmes au goût sucré. C’est même une suite puisqu’on retrouve Théo à La Rochelle, rendu à la vie civile et vivant d’expédients jusqu’à ce qu’il « croise » la route d’Inès de Florès, révolutionnaire portugaise du XIXe, et décide d’en raconter la vie tumultueuse et picaresque. Direction Lisbonne, où l’apprenti écrivain se liera d’amitié avec un jeune clandestin aux secrets lourds comme la ferraille de l’épave qu’il squatte. C’est bien une suite, mais à l’ambiance plus sombre, à l’architecture plus complexe et au trait moins jazzy. Ce qui n’enlève rien au plaisir de cette croisière dans le passé fantasmé de l’acteur français.

L.R.

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