Critique | Livres

La Page blanche

AMNÉSIE | Une jeune femme émerge sur un banc parisien. Son esprit? Une page blanche. Dans sa tête, elle n’a plus ni prénom, ni nom, ni adresse, ni boulot, ni même de raison d’être assise là…

LA PAGE BLANCHE DE PÉNÉLOPE BAGIEU ET BOULET, ÉDITIONS DELCOURT. *

AMNÉSIE | Une jeune femme émerge sur un banc parisien. Son esprit? Une page blanche. Dans sa tête, elle n’a plus ni prénom, ni nom, ni adresse, ni boulot, ni même de raison d’être assise là, face à un magasin d’informatique, dans un vent d’automne et sous la nuit qui tombe. A côté d’elle, un sac à main. Un bon début pour enquêter… sur elle-même? Comment en être sûre? Et si elle n’était pas cette « Eloïse Pinson » que mentionnent ses papiers? Un sale sentiment d’usurpation qui ne la quittera plus guère durant ces quelque 200 pages… Si Boulet n’en est pas à son 1er scénario, on le connaît davantage pour son blog et les Notes qui en sont tirées. On retrouve d’ailleurs le diptyque blog/papier dans la biographie de Pénélope Bagieu, qui s’attache au dessin de la présente Page blanche. Le dessin, justement, est sans aucun doute la principale faiblesse de cette oeuvre à 4 mains. Il agresse souvent le regard, comme certains visuels de magazine féminin (Bagieu a bossé pour Elle, même si ceci n’explique pas forcément cela). Quelques belles pages ne parviennent pas à rattraper la sauce. Quant au scénario, il part d’une situation tranchée et prometteuse mais ne déroule, au final, qu’une histoire assez creuse, sans bouleversement, sans coup de théâtre. « Comme la vie », pourrait-on rétorquer. Oui, sauf que la « vie » ne fait pas forcément une « bonne » histoire, et encore moins un récit passionnant, troublant, profond ou dérangeant. Boulet s’est pourtant fait une marque de fabrique de réveiller l’enchantement du réel, dans ses Notes délirantes, informées, surprenantes. Où est la magie? Grrr, donc.

V.D.

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