John Lennon par Tom Barbash

© DOC
Bernard Roisin Journaliste

Le portrait en biais des derniers mois de John Lennon par Tom Barbash va de pair avec celui de sa ville natale: New York.

Il y a quarante ans, un 8 décembre, John Lennon succombait sous les balles d’un fan au pied de son immeuble new-yorkais (lire aussi Les Coulisses de l’histoire). A partir de cet événement tragique, Tom Barbash imagine au préalable la rencontre de John et d’Anton, autre locataire du mythique Dakota Building, qui lui enseigne les rudiments de la voile. Fils de Buddy Winter, ancienne vedette de la télévision qui prépare son retour après un pétage de plombs, le jeune homme apparaît comme le Jiminy Cricket de l’auteur d’Imagine, à défaut d’en être l’inspirateur.

L’auteur américain relate une relation au père ambivalente, en parallèle de celle de John avec le sien absent, du paternel que le Beatles ne fut pas pour son premier fils Julian, mais bien pour de Sean, fruit de sa relation avec Yoko, dont il s’occupe intensément. Réflexion sur la gloire, l’attente des fans, le mutisme voire la dépression qui peut toucher les personnages publics, Beautiful Boy est surtout un portrait nostalgique d’une époque: celle d’un New York interlope, parfois dangereux, mais vibrant de créativité, à des miles de sa future gentrification.

Cette chronique d’une mort annoncée possède une fluidité alerte et se révèle avant tout le roman du tournant des années 1980, des souvenirs qu’en a son auteur, et celui d’une ville, non pas assassinée mais disparue.

Beautiful Boy, par Tom Barbash, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Fournier, Albin Michel, 402 p.

Tom Barbash
Tom Barbash© DOC

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content