Critique | Livres

Chronique livre: Megan Abbott – Vilaines filles

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

POLAR | La culture américaine est ce qu’elle est: on ne rigole pas, là-bas, avec le cheerleading, véritable institution scolaire et sportive tout en jupettes, sauts carpés, petits cris et queues de cheval.

Chronique livre: Megan Abbott - Vilaines filles

Une véritable école de l’effort et de la compétition malgré ses pompons et ses girls, qui au lycée de Sutton Grove, va être le théâtre tragique d’un triangle plus vicieux qu’amoureux entre Beth, cheerleadeuse, garce et reine du bahut, son amie soumise et timide Addy, également narratrice, et leur nouvelle coach, la mystérieuse mais fascinante Colette French. Tension érotique, manipulation mentale et physique, conflits sournois et meurtriers… Bienvenue dans le monde impitoyable et vicelard des gonzesses tel qu’imaginé par Megan Abbott, où le mâle alpha est réduit au statut de faire-valoir suicidaire ou suicidé, allez savoir… Découverte dans une veine plus « harboiled » mais toujours féministe avec Adieu Gloria ou Envoûtée, l’écrivaine new-yorkaise s’est cette fois choisi une ambiance plus « teen movie », tendue comme un back flip, mais invariable dans sa formule, constante voire répétitive: de « vrais » polars, teigneux mais sans hommes, basés sur les rapports de domination et d’initiation au sein d’un groupe de femmes, ici adolescentes. Celles-ci n’en sortent pas grandies -toutes des garces- mais prouvent ainsi, comme le veut Megan Abbott, que le genre s’accorde parfaitement au féminin.

  • DE MEGAN ABBOTT, ÉDITIONS JC LATTÈS, TRADUIT DE L’ANGLAIS (USA) PAR JEAN ESCH, 376 PAGES.

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