Idées sorties pour le week-end: Cinéma Med, Game Ovaires, Strictly Niceness…

FocusVif.be Rédaction en ligne

Musique, cinéma, expos, théâtre… Une dizaine d’idées sorties pour le week-end du 1er au 3 décembre.

Le Med au féminin

Du 01 au 08/12, Bruxelles. www.cinemamed.be

La Belle et la Meute
La Belle et la Meute

Tradition bien établie -la manifestation célèbre cette année ses 28 ans d’existence-, le festival Cinéma Méditerranéen (Med) propose de s’immerger, une semaine durant, dans la diversité de la production des pays du Sud, et cela à travers un programme comptant quelque 70 films, longs et courts, fictions et documentaires. Un double fil rouge préside à cette 17e édition, qui présentera une sélection d’oeuvres venues de Tunisie (dont La Belle et la Meute de Kaouther Ben Hania en ouverture) pour marquer le début de 50 ans d’immigration tunisienne en Belgique. Et rendra par ailleurs hommage aux femmes, à travers une série de portraits de Méditerranéennes, mais encore de nombreux films signés de réalisatrices; jusqu’au jury de la compétition, emmené par l’Égyptienne Marianne Khoury, qui sera exclusivement féminin.

Côté programmation, le festival est on ne peut plus prometteur, avec parmi les neuf films présentés en compétition, A Ciambra de Jonas Carpignano, découvert à la Quinzaine des réalisateurs, À mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana, avec Hiam Abbass, et More de Onur Saylak; parmi les titres composant le Panorama, Les Bienheureux, portrait de l’Algérie post-coloniale signé Sofia Djama, et Brooklyn Yiddish de Joshua Z. Weinstein; ou encore, au sein de la section documentaire MeDoc, Rester vivants de Pauline Beugnies et À l’ouest du Jourdain d’Amos Gitaï. Sans oublier, en guise d’apothéose, Abracadabra de l’Espagnol Pablo Berger, auteur avec Blancanieves de l’un des plus beaux films de ces dernières années…

J.F.Pl.

Game Ovaires

Du 01 au 03/12, à la Maison des Cultures de Saint-Gilles à Bruxelles. www.festivalgameovaires.blogspot.be

Les Lapins électriques
Les Lapins électriques

Sous-titré « Festival artistique pluridisciplinaire féminin », Game Ovaires privilégie d’abord la création pluridisciplinaire. « Nous voulons participer à l’écriture d’un « matrimoine » de notre Histoire contemporaine. Par la création artistique, nous cherchons le plaisir autant que le partage de réflexions sur nos corps, nos vies…« , écrivent les organisatrices du collectif Cargo X. Depuis un an, artistes pro et amateurs -femmes et hommes- se rencontrent dans un laboratoire de création pour concocter cette cinquième édition en ateliers, expos, performances, concerts, etc., signés essentiellement par des femmes. À découvrir: Voile et autres mensonges, une conférence gesticulée sur le voile musulman; Les Femmes invisibles, une performance théâtrale sur des femmes en prison; Vingt-deux degrés, un atelier chorégraphique « sur le dialogue du et entre les corps »; Cela va sang dire, une performance documentaire sur les règles(sic); ou encore un atelier découverte du… Clitoris et périnée (réservé aux femmes), un atelier-repas-spectacle ainsi quelques concerts comme Les lapins électriques (punk) et Does As Volgt, du « rock minimal sur tranche de vie XX »… Des femmes aux manettes pour un festival du genre. Objet rare.

N.A.

Jeanne Moreau, la dissidente

Du 02/12 au 25/02 à la Cinematek, Bruxelles. www.cinematek.be

« Je suis une dissidente, j’ai vécu librement, comme un garçon« , disait Jeanne Moreau, incarnation idéale de l’héroïne moderne à l’écran, disparue en juillet dernier à 89 ans et quelque 130 films. La Cinematek propose d’en redécouvrir les plus significatifs dans un cycle d’une trentaine de titres, courant de Becker (Touchez pas au grisbi) à Ozon (Le Temps qui reste), et reprenant les oeuvres qui ont construit sa légende: Ascenseur pour l’échafaud de Malle, Moderato cantabile de Brook, La Notte d’Antonioni, Jules et Jim de Truffaut, Eva de Losey, Le Procès de Welles, Le Journal d’une femme de chambre de Buñuel, Mademoiselle de Richardson, Querelle de Fassbinder, La Vieille qui marchait dans la mer de Heynemann… Et l’on en passe, composant un parcours d’exception qui valait bien une rétrospective, relevée des deux films que réalisa la plus aventureuse des comédiennes: Lumière, en 1975, et L’Adolescente, quatre ans plus tard.

J.F.Pl.

Funky fois deux

Le 2/12: Stricty Niceness, à la Bodega, 1080 Bruxelles; Superfly, à la Caserne Fonck, Liège.

Funk, hip-hop, soul et jazz à tous les étages le 2 décembre prochain, avec, à Bruxelles, la Strictly Niceness (Red D, Kwak, Gonesthedj), et à Liège, une Superfly drivée par Sonar.

Kelela

Le 02/12, au Trix, Anvers.

Après une première mixtape en 2013, Kelela (Mizanekristos, d’origine éthiopienne, née en 1983 à Washington, D.C.) a directement trouvé le chemin du buzz. Elle aurait pu s’y perdre. Quatre ans plus tard, son premier véritable album Take Me Apart n’a heureusement pas déçu. Avec son r’n’b rénové, infiniment lascif, il rappelle volontiers Janet Jackson période The Velvet Rope (Waitin’), en plus fantomatique et vaporeux.

Vicuna

Le 02/12, à Recyclart, Bruxelles.

Les soirées Vicuna (Los Ninos) ont décidé de voir « grand », en débarquant au Recyclart avec du live (Different Fountains) et des DJ sets (AAguilAA) jusqu’au bout de la nuit.

Twelve Portraits

Todd Hido, La Galerie Particulière, 14 place du Châtelain, à 1050 Bruxelles. Jusqu’au 06/01. www.lagalerieparticuliere.com

Idées sorties pour le week-end: Cinéma Med, Game Ovaires, Strictly Niceness...
© TODD HIDO, COURTESY LA GALERIE PARTICULIÈRE, PARIS-BRUXELLES.

« Je photographie comme un documentariste, mais je fais mes tirages comme un peintre. » Cette phrase de Todd Hido (1968, Kent, Ohio) en dit long sur l’univers magnétique puissamment pictural qu’il déroule depuis près de 30 ans. L’homme a initié son oeuvre dans les années 90, époque à laquelle il shootait la nuit de mystérieuses maisons de banlieue au moyen d’une chambre technique posée sur un trépied. Les longs temps de pose -jusqu’à dix minutes- imposaient des prises de vue extrêmement fournies, denses. Petit à petit, Hido a basculé vers des paysages que l’on dirait « tremblés », les traquant aux quatre coins des États-Unis, depuis son pare-brise, sans jamais chercher à donner des pistes géographiques -elles rétréciraient l’émerveillement- au regardeur. Pluriel, il a également signé des portraits de femmes rencontrées par hasard et devenues par la suite des modèles identifiés de son travail -on pense à Christina dont le visage hante les murs du présent accrochage. Celui-ci livre toute l’étendue de la palette photographique de Todd Hido: scènes d’intérieurs, façades non remarquables dénichées dans un zoning miteux, maisons brumeuses, chemins de campagne qui ne mènent nulle part, neige rougie par des feux de stationnement… L’ensemble est fatidiquement cinématographique, on voyage dans des atmosphères qui rappellent tant Blue Velvet de David Lynch que Paris, Texas de Wim Wenders. Comme un frisson, les effets de cadrage traversent les images, entre plans rapprochés -un vieux téléphone décroché- et visions plus larges -un lit défait, une porte entrouverte. Chaque cliché, fondamentalement ouvert, ne se contente pas de suggérer une histoire. En raison de l’implacable cohérence des contours, tout un storytelling circule et relie la vingtaine d’images proposées. À chacun d’écrire le sien.

M.V.

Sorties ciné de la semaine

La Villa, de Robert Guédiguian ****, un très beau film élégiaque, poétique, politique, généreux, qui a l’intelligence du coeur;

Thelma, de Joachim Trier ***(*), un thriller surnaturel racé;

Coco, de Lee Unkrich **(*): que reste-t-il de l’esprit Pixar?;

Plonger, de Mélanie Laurent **(*), très inégal;

Ouvrir la voix, d’Amandine Gay ***(*), à rebours des clichés;

Bad Moms 2, de Scott Moore et Jon Lucas *, bad film.

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