Bons plans sorties pour le week-end (XS, Passa Porta, Amos Gitaï…)

Interne, théâtre participatif pour cinq personnes à la fois par la compagnie flamande Ontroerend Goed, au festival XS. © DR
FocusVif.be Rédaction en ligne

Concerts, clubbing, théâtre, ciné, expos… Comme chaque semaine, le meilleur de l’agenda culturel du week-end.

Festival XS

Jusqu’au 28/03 au Théâtre National, Bruxelles

A Bruxelles, le théâtre possède son festival du « court-métrage »: le XS, festival de spectacles en formats réduits, de 5 à 25 minutes. La bonne idée du Théâtre National est l’un de ces événements de la saison qu’on attend avec impatience. Durant trois jours, de 17h à 23h, on saute d’une scène à l’autre, d’un lieu à l’autre, à la découverte de propositions artistiques condensées dans un geste court. Le défi est plaisant et l’ambiance fort conviviale, dans un esprit « art & fun » expérimental et insolite.

www.theatrenational.beNotre sélection

Le son de la Chapelle

Le 28/03 au Cadran, Liège

Dans les années 80, la Chapelle fut l’un des hauts-lieux de la nuit liégeoise (et au-delà). Trente ans plus tard, l’impeccable Bernard Dobbeleer ravive l’esprit curieux et décomplexé de l’endroit avec les fameuses soirées 80’s underground clubbing.

www.lecadran.be

Max Cooper

Le 28/03 au Reflektor, Liège

Après le doublé de ce week-end (grosse soirée Dub-Timus vendredi; Electronic Lodge le samedi), le nouveau Reflektor liégeois affinera encore un peu plus son profil électronique avec un live de l’Anglais Max Cooper.

www.reflektor.be

Klub des Loosers

Le 28/03 au Botanique, Bruxelles

Dix ans après la sortie de son premier album, Klub des loosers, le plus misanthrope des rappeurs alternatifs français, revient jouer Vive la vie, accompagné d’un groupe. Est-ce vraiment raisonnable?

www.botanique.be

Festival Passa Porta

Jusqu’au 29/03 dans 25 lieux à Bruxelles

Il ne faut pas confondre foire -commerciale- du livre et festival de littérature: la biennale Passa Porta vient judicieusement nous le rappeler cette semaine. Orchestré depuis la maison internationale des littératures installée depuis dix ans désormais rue Dansaert, le festival Passa Porta s’est fait une place enviable dans le petit monde des événements littéraires axés sur le contenu, les rencontres et la proximité -à l’image du thème central de cette cinquième édition: « Now & Then. » Soit (la) littérature et (notre) temps, thème vaste mais qui se veut un véritable « plaidoyer pour une circulation plus libre des idées, des langues et des histoires », mais aussi de toutes les littératures, à l’image d’un programme véritablement international, plurilingue et ouvert à tous les genres. Ce sont ainsi près de 100 auteurs venus de 20 pays qui participeront cette année à quelque 90 rencontres, débats ou animations répartis au fil de trois soirées exceptionnelles (au Botanique, Bozar et Flagey) et d’un marathon littéraire dominical à travers toute la ville. On y verra des auteurs rares comme J.M.G. Le Clézio en ouverture et Ian McEwan en clôture, mais aussi Frédéric Beigbeder, Eric Reinhardt, Nancy Huston, Dany Laferrière, Lydie Salvayre, Pierre Bayard, Julia Kristeva… à rencontrer lors d’une lecture ou d’un débat. Régis Jauffret, lui, participera à la Nuit de la nouvelle, le samedi 28 mars à Flagey, en compagnie de Christine Angot, Michel Faber, AL Snijders et d’autres maîtres du genre.

www.passaporta.beNotre interview de Régis Jauffret

Amos Gitaï, architecte de la mémoire

Jusqu’au 07/06 au cinéma Galeries, Bruxelles

Cinéaste engagé, Amos Gitaï n’a jamais cessé, tout au long de ses 40 ans de carrière, d’interroger l’identité et les paradoxes d’Israël. A l’initiative du festival Millénium et du cinéma Galeries, une exposition et une rétrospective viennent judicieusement éclairer sa démarche. Réalisée au départ de ses archives, la première revisite le processus créatif du réalisateur, tout en explorant les thématiques de son oeuvre -frontières, architecture, histoire…- suivant une articulation en quatre temps: « Kippour, naissance d’un cinéaste »; « Réalités et frontières »; « Mythologies »; « L’exil et le monde ». La rétrospective choisie qui la prolonge s’attache aussi bien au volet documentaire de sa filmographie, avec la trilogie House notamment, qu’à son pendant fictionnel. L’occasion de découvrir, aux côtés des Kadosh, Alila ou autre Free Zone qui ont fait la notoriété internationale de Gitaï, quelques perles inédites, et notamment le remarquable Ana Arabia, et son plan-séquence savant…

www.galeries.be

Sorties cinéma de la semaine

(nos critiques en cliquant sur les titres)

Les Armoires normandes

Les 27 et 28/03 au Hangar du PBA, Charleroi

Les Chiens de Navarre sont des artistes « fous furieux » d’amour et de poésie clash. Leur théâtre physique n’a pas froid aux yeux: il blasphème et griffe les travers de la société contemporaine, non sans humour et, parfois, un art dosé du mauvais goût. Des scènes passent, d’autres scotchent mais la proposition est toujours insolite. Ils passent par Charleroi avec leur spectacle au titre énigmatique, Les Armoires normandes, autour du sentiment amoureux. L’équipée s’annonce: « On n’est jamais aussi con que le premier jour du printemps. On palpite, on espère, on tombe ou on devient un cheval fou. Le tout avec les mains moites et un petit bout de salade collé entre les dents. Comme les palmiers sauvages de l’Alaska, l’amour existe. Le temps d’un sein nu entre deux chemises, les Chiens de Navarre vont tenter d’explorer, pour le meilleur et pour le pire, toutes nos joies et misères affectives, tout en honorant l’inébranlable bon sens de Marylin Monroe: « Le sexe fait partie de la nature. J’obéis à la nature. »«  Un spectacle déconseillé avant seize ans.

www.pba.be

Charles-Henry Sommelette

Du 27/03 au 09/05 à Duboisfriedland, Bruxelles

Le jardin figure parmi les grands mirages du monde contemporain. Sous des dehors paisibles, la fameuse « paix des jardins », il nous fait oublier la guerre qu’il dissimule. Guerre livrée contre la nature sommée d’obéir aux injonctions de symétrie du genre humain. Guerre menée en bonne et due forme contre la faune à coup d’insecticide et de désherbant. Guerre du feu à la faveur des volutes noires et des odeurs carbonisées des barbecues. Guerre contre les autres en vertu de l’insatiable désir de propriété privée matérialisé par la clôture… électrifiée si possible. Ce petit paradis artificiel, régulièrement tondu pour cause de collaboration avec l’inadmissible chaos du vivant, affiche le profil du gendre idéal pour les peintres paysagistes. Ceux-ci se divisent en deux camps. D’un côté, les naïfs, béats d’admiration devant les variations sur le vert et les gammes de lumière. De l’autre, les méfiants, les retors, qui pressentent ce que cette illusion d’harmonie cache. C’est bien à ces derniers qu’appartient le Belge (il vit et travaille à Liège et à Barvaux) Charles-Henry Sommelette. Les huiles sur toile de ce peintre de 31 ans révèlent des coins de verdure qui sentent le coup fourré. Impossible de ne pas songer au Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway. Trop paisibles pour être honnêtes, les jardins de Sommelette angoissent. Comme se fait-il que l’on n’y voit jamais personne? La présence de l’être humain est toujours suggérée de manière indirecte: fanions de fête d’anniversaire, piscine gonflable, balançoires… Que diable a-t-il pu se passer? Les fusains, qui constituent l’autre volet de son travail, n’éclaircissent en rien l’affaire. Ces dégradés de gris matérialisent un temps qui s’étire comme un dimanche sans fin. Exactement ceux qu’enfant on redoutait de voir arriver.

www.duboisfriedland.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content