XS Festival: 6 pièces pour le prix d’une

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Du 15 au 17 mars, le Théâtre National organisait le XS Festival. Pour sa deuxième édition, ce festival eXtra Small proposait 18 spectacles de maximum 25 minutes. Danse, théâtre, cirque… Tous les goûts sont permis.

Le XS Festival est un concept original que l’on a découvert samedi soir. Arrivé au Théâtre National, on fait son marché en mettant dans son panier les différents spectacles auxquels on assistera pendant la soirée. Lettre d’un jeune garçon, Fragments ou encore Brigitte, on en choisit 6. On commence notre marathon dans la Grande Salle par un moment très sombre et émouvant. Dans Lettre d’un jeune garçon (qui dans d’autres circonstances aurait été poète, mais qui fut poseur de bombes), on découvre cet adolescent de 15 ans, ayant grandi trop vite suite à la mort de sa mère. Arrivé avec une cagoule sur le visage, le garçon allume les bougies de ce gâteau d’anniversaire qu’il tiendra durant toute la durée du spectacle. Les Occidentaux ayant tué sa mère, le garçon décide de se venger en mitraillant la foule. Il est impossible de ne pas se sentir visé par ses « Tatatata tatatata » envers le public. Le jeune homme laisse tomber son gâteau, les bougies s’éteignent. Et le public acclame la performance d’Antony Foladoré qui a maintenu une forte tension pendant 18 minutes. On sort de la salle complètement sous le choc de ce premier spectacle. Comme on se rend compte qu’on a une quinzaine de minutes avant le prochain et que ça n’arrivera plus avant 23h, on se laisse tenter par une des spécialités marocaines proposées à prix XS. « Kuddul Tuki va commencer au Studio, 4ème étage« , un homme annonce les 4 spectacles qui commencent dans quelques minutes. Ici, tout est fait pour que le public s’y retrouve. On se rend donc au Studio. La salle est beaucoup plus intime que la première et l’ambiance est totalement différente. Il y a 30 minutes à peine, on avait envie de pleurer. Maintenant, on a mal aux zygomatiques tellement on rit. Sur scène, 6 Sénégalais nous parlent de la Belgique et de ce qu’ils en savent. Salaire, chômage, logement, pays limitrophes… Leur discours mélange a priori et vraies connaissances. Ils nous parlent ensuite de leur pays, le Sénégal, et surtout des nombreux touristes occidentaux qui s’y rendent chaque année. On se rend alors compte que c’est peut-être nous les « sauvages ». « S’il-vous-plait, ne vous baladez plus à moitié nu avec un paréo aux couleurs du Sénégal. Est-ce qu’on se balade à Bruxelles avec le drapeau de la Belgique sur nous ? » Le spectacle retrace ainsi tous les clichés du touriste occidental et nous fait passer pour de gros abrutis. Mais il n’est pas question d’être vexé tellement c’est dit avec humour. Kuddul Tuki est une pièce très drôle mais aussi touchante quand, à la fin, les 6 acteurs dansent sous la neige qui tombe sur la scène.

Le spectacle fini, pas une minute à perdre, on redescend vite les 4 étages qui nous séparent de la Grande Salle. On y découvre une femme à plat ventre sur une table au milieu de la scène. La jeune fille et la mort est une adaptation moderne de La belle au bois dormant. Le concept est intéressant, les 3 acteurs sont très doués et occupent brillamment l’espace. Mais la suite de la pièce part un peu dans tous les sens. Amour, religion, vie et mort, on ne voit finalement pas où ils veulent en venir. Et, contrairement aux autres spectacles, la pièce devient enfant non-admis lorsque le prince charmant, habillé en lapin, prend les deux actrices par derrière l’une à la suite de l’autre. Le final est accablant par rapport au talent des acteurs. Un peu déçu, on retourne au Studio pour Fragments. Sur scène, Les SlovaKs présentent une danse qui mélange modernité et tradition. Véritables piles électriques, les 4 hommes ont énormément de technique. Drôle et dynamique, le spectacle n’est pas incroyable mais très agréable à regarder. Après cela, on reprend la direction de la Grande Salle pour la dernière fois. Dans Flash Flow, 5 acteurs nous expliquent une pièce de la période élisabéthaine: La Tragédie de la Vengeance. Cette pièce parle de viols, de meurtres et à la fin, tout le monde meurt. Les acteurs sont très doués, c’est décalé et extrêmement drôle. Flash Flow est sans doute la pièce que l’on aura préférée sur la soirée. Pour clôturer notre XS Festival, on se rend au -2 dans le Studio Son pour Brigitte. Casque sur les oreilles, on écoute les messages laissés sur le répondeur de cette femme en regardant 4 écrans sur lesquels des voitures roulent sur des chemins sans fin. Au fur et à mesure, les messages sont plus virulents envers Brigitte qui, on l’imagine, à décider de s’enfuir pour échapper à ses problèmes. Même si l’histoire n’est pas des plus palpitantes, découvrir la vie d’une femme au travers des messages laissés sur son répondeur est un concept accrocheur.

Au total, on aura assisté à 6 spectacles dans 3 salles différentes, en passant par toutes les émotions. On se dit qu’on aurait dû se rendre au Théâtre National plusieurs jours pour goûter aux 18 spectacles proposés. Même si certains nous ont moins plu que d’autres, on a tout de même passé une très bonne soirée. Et on retournera certainement à la 3ème édition l’année prochaine.

Julie Mouvet (stg)

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