Un musée de la rupture à Bruxelles

Musée des Relations brisées installé au centre culturel CENTQUATRE, Paris © REUTERS/Benoit Tessier
Hélène Servais
Hélène Servais Stagiaire

Si l’on est seul dans sa douleur, on a au moins tous cela en commun. C’est l’idée qui a donné naissance au Musée des relations brisées, à Zagreb, Croatie. Actuellement exposée au Parlementarium de Bruxelles, la collection donne à voir au visiteur des centaines d’objets témoignant, chacun à leur manière, d’un chagrin d’amour.

Tout a commencé avec une rupture. Il y a dix ans, un couple se séparait en Croatie. Une rupture ordinaire, des questions ordinaires :  » qui prend le canapé, les livres ?  »  » Si je lui laisse la hi-fi, je peux prendre la télévision ? « . Les ex essaient de s’arranger, d’en finir. Mais que faire des petits objets, de ce grand bric-à-brac sentimental entreposé pendant des années de vie commune : ces choses n’appartiennent ni à l’un, ni à l’autre, elles n’ont de sens que dans un couple.

Olinka Vistica et Drazen Grubisic, créateurs de l'exposition du Musée des Relations brisées
Olinka Vistica et Drazen Grubisic, créateurs de l’exposition du Musée des Relations brisées © REUTERS/Rina Ota

Pourquoi pas un musée ? Cette folle idée, Olinka Vistica et Drazen Grubisic, pourtant séparés, l’ont concrétisée ensemble. Pour étoffer leur maigre collection, ils ont fait appel à des amis, dont les dons sont allés s’ajouter à ce qui allait constituer la collection du Musée des relations brisées.

Le succès de cette exposition temporaire l’a rendue permanente en 2010 ; dans les cinq années qui ont suivi sa création, ce musée pas comme les autres a fait le tour du monde, attirant plus de 200.000 visiteurs.

Une alliance exposée au Musée des Relations brisées, centre culturel le CENTQUATRE, Paris
Une alliance exposée au Musée des Relations brisées, centre culturel le CENTQUATRE, Paris© REUTERS/Benoit Tessier

En 2011, le musée a reçu le Prix Kenneth Hudson du musée européen le plus innovant. La clef de son succès? Son caractère participatif et thérapeutique. Pour chaque visite aux quatre coins du monde, ses organisateurs invitent au préalable ses habitants à faire un don ; en se séparant de ces objets de bonheur, de malheur, les donateurs se déchargent par la même occasion du poids et de la douleur des souvenirs.

Des sous-vêtements, des lettres, mais aussi des poèmes, des menottes, ou encore des larmes : un voyage – gratuit – au coeur des émotions, par le biais de centaines d’histoires de haine, de chagrin, de regrets, mais surtout, d’amour.

Où ? Au Parlamentarium, Bruxelles

Quand ? Du 16 juin au 15 octobre 2014

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