BSF: le folk de June & Lula et de Moriarty

Au Brussels Summer Festival 2011, le folk se déclinait au féminin ce samedi. Entre enchantement et Amérique fantasmée.

Ce samedi au Brussels Summer Festival, c’est un peu La guerre des mondes: un affrontement entre deux genres musicaux aux antipodes (le hip-hop vs le folk), mais aussi une opposition entre deux genres tout court. Car si la lettre « f » aime les mots au champ lexical féminin (femme, fille, femelle), le folk ne trahit pas le mouvement et voit son nombre d’ambassadrices croître depuis quelques années. On pense à Alela Diane, CocoRosie, Clare Louise, etc. Des filles pleines d’arpèges des plaines américaines. Résultat: les folkeux de la soirée sont des folkeuses. En face, le rap se décline exclusivement au masculin…

Héritier évident de ce girl folk, le duo June & Lula déboule sur la scène du Mont des Arts vers 19h. Les deux françaises (alias Céline et Tressy) présentent Sixteen Times, dont le titre ne va pas à contresens du dialogue entendu dans le public avant le concert: « C’est qui maintenant?« , « June & Lula, des hippies je crois« … Les deux filles, accompagnées d’un contrebassiste, déroulent une suite de comptines à la fausse légèreté et à la mélancolie douce. Si l’ensemble est enchanteur au premier abord, il manque aux chansons (et à la mise en scène) une envergure supplémentaire capable de nous tenir en haleine un set entier. Même les My Girl et Goodbye Suzanne sont restés trop transparents.

Plus mûr, Moriarty prend la même scène sur le coup de 22h. La chanteuse Rosemary Standley, entourée de ses 5 musiciens (des garçons!) frappe tout de suite par son charisme. Et lorsqu’elle chante on est carrément par terre, tant sa voix d’un autre âge semble puiser l’émotion à sa source. Le répertoire est à la fois blues, country, rock et folk donc. Moriarty est le genre de groupe qui a le sens du sacré lorsqu’il joue de la musique et raconte ses histoires parfois étranges (« c’est un homme qui était mort et qui ne s’en souvenait pas. Il prenait un déca pour la première fois« , introduit la chanteuse sur Decaf). Toujours envoûtants, les morceaux traduisent une authenticité apprise bien souvent sur les terres de la tristesse. On repense à Alela Diane, et à ces paysages américains qui viennent maintenant effacer le (pourtant très beau) décor urbain de la capitale.

Les folkeuses auront finalement brillé face aux rappeurs (pas mal non plus pour certains, on vous racontera). Rien qu’au niveau de l’assistance, il y avait au premier coup d’oeil, et proportionnellement à la capacité d’accueil, autant de monde pour le show de Moriarty que pour celui de De La Soul. What the folk !

Maxime Morsa

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