Bons plans sorties pour le week-end

Concerts, clubbing, cinéma, expos, théâtre… Comme chaque vendredi, Focus fait le tri dans l’actualité culturelle et vous propose le meilleur du week-end.

MUSIQUE

Echo & the BunnymenOù: Ancienne Belgique, Bruxelles
Quand: vendredi 20 janvier
Quoi: « Ce sera une masterclass pour tous ceux qui ont un jour été dans un groupe qui n’est pas aussi bon que le mien… » Dans la tripotée de groupes qui ont accepté de remonter sur scène interpréter leurs vieux disques, Echo and the Bunnymen n’est pas le plus modeste mais assurément l’un des plus honorables et généreux. Ce n’est pas un mais 2 albums que la bande à Ian McCulloch, à qui Liam Gallagher a tout piqué (attitude, look, morgue…), fait péter ces derniers temps en tournée. Et plutôt que de s’attaquer comme la concurrence à leur classique (Ocean Rain), c’est à leurs premiers disques, Crocodiles et Heaven Up Here, que les mecs de Liverpool ont décidé de faire honneur. Trente ans déjà…
www.bunnymen.comwww.abconcerts.be

Sessions urbainesOù: Centre culturel Jacques Franck et Botanique, Bruxelles
Quand: du 17 au 27 janvier
Quoi: Les Sessions Urbaines reviennent pour une 4e édition. Aux commandes, encore et toujours l’asbl bruxelloise Lezarts Urbains. Le but ne change pas davantage: proposer une vitrine pour la scène hip hop francophone, en mélangeant artistes confirmés et découvertes, talents locaux et rappeurs hexagonaux. Le programme est chargé, décliné en 4 volets. Le 1er sera visuel, avec la présentation, le 17 janvier au Jacques Franck, du film De l’encre, réalisé par Hamé et Ekoué de La Rumeur (présents pour l’occasion). Place ensuite à la musique: en mode live et instrumental le 21 (Kaer, Brams & Band…); centré sur les textes et la puissance du verbe le 26 (Casey…); et plus directement festif le 27 (Swift Guad, Grems…).
www.lezarts-urbains.be

Luke SlaterOù: Fuse, Bruxelles
Quand: samedi 21 janvier
Quoi: Que serait la vie nocturne bruxelloise sans le Fuse? Le club techno passe les années, quand nombre d’enseignes concurrentes finissent par mettre un pied à terre. Après la venue inédite des Berlinois de Public Lover, le club de la rue Blaes invite un vieux de la vieille, un vétéran, un pionnier: ni plus ni moins que Luke Slater, un habitué des lieux, qui sait toujours s’y prendre pour retourner une salle. Le même soir, l’étage sera ouvert aux pensionnaires du label Cadenza, lancé par Luciano.
www.fuse.be

CINÉMA

Ramdam festivalOù: Imagix, Tournai
Quand: du 17 au 24 janvier
Quoi: RAMDAM, le festival du film qui dérange. L’accroche est un brin putassière et, en effet, l’événement tournaisien devrait proposer son lot de films tristement racoleurs -voir, au hasard, le navrant Elles de Malgorzata Szumowska, où Juliette Binoche, en bourgeoise friquée baignant dans le confort et l’ennui, enquête sur la prostitution estudiantine. Pour autant, la voilure de cette 2e édition d’un festival parrainé par Lubna Azabal, venue y présenter l’an dernier Incendies, n’en apparaît pas moins gonflée de quelques jolies promesses cinéphiles. Soit des films d’hier et d’aujourd’hui à même de questionner, remuer voir chambouler, et répartis en 3 catégories: fictions, documentaires et rétrospectives. Un vaste programme auquel il convient d’ajouter la présence de plusieurs réalisateurs ainsi que le concours du Meilleur film vert qui dérange, d’une durée de 2 minutes max et obligatoirement réalisé à l’aide d’un téléphone portable.
www.ramdamfestival.be

The Girl with the Dragon Tattoo ***En salles depuis le 18 janvier
THRILLER | David serial killer Fincher adapte le livre de Stieg Larsson, Millénium, dans un film à la mise en scène virtuose, un polar dense entre noir d’encre et blanc neige.
Notre critique

Americano ***En salles depuis le 18 janvier
ROAD MOVIE | Dans Americano, Mathieu Demy entame un dialogue fécond avec l’héritage parental pour mieux tracer la voie d’un road movie singulier.
Notre critique

Sleeping Beauty **En salles depuis le 18 janvier
DRAME | Premier long métrage de la romancière australienne Julia Leigh, Sleeping Beauty est une fable étrange qui voit une jeune femme officier en qualité de beauté endormie, objet du désir alangui de vieillards fortunés.
Notre critique

DIVERS

Ivo DimchevOù: Théâtre les Tanneurs, Bruxelles
Quand: les 20 et 21 janvier
Quoi: Performeur de choc pour le week-end. Circulant dans les festivals de danse et performance internationaux, connu de la scène flamande, Ivo Dimchev est rarement programmé sur les scènes francophones. Les Tanneurs reprennent trois pièces de ce Bulgare installé à Bruxelles depuis 2009 qui se décrit comme un « physical theater artist ». Et c’est pas du pipeau! Dimchev crée des oeuvres singulières questionnant les genres. Son langage de travesti est cru, nerveux, joyeux, festif, désespérant, d’une violence imperceptible. Jeudi, une « standing ovation » a accueilli sa performance la plus connue Lili Handel, diva nu dans un boudoir, imprévisible, réclamant La Poésie, vendant son sang aux enchères. Le falcon avec le sang chaud de l’artiste est parti à 25 euros! On poursuit l’artiste, ce soir et samedi soir avec Paris jouant sur l’humiliation du danseur et Somes Faves explorant le voyeurisme du public, l’intimité de l’artiste. Photographe, performeur, danseur, chanteur, comédien, interprète « physique », Ivo Dimchev préserve un univers vraiment déroutant, nous emmenant dans des frontières troubles. Certains spectateurs font demi-tour. Soyez avertis. Pour un aperçu de son univers, faites un tour sur le site de cet artiste « underground ». Il expose par ailleurs chez lui, sa scène QG, connue des aficionados.
www.ivodimchev.comwww.lestanneurs.be

FaseOù: De Singel, Anvers
Quand: samedi 21 janvier
Quoi: Fase, 1982, 2e chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker (ATDK), impressionne par sa modernité indéboulonnable et sa perfection vertigineuse. Sur une musique répétitive de Steve Reich, on assiste à 3 duos et un solo: sur 12 notes de piano, quelques accords de violon, et un « clapping » des mains. Sur scène, Anne Teresa herself, en duo avec Tale Dolven. Une atmosphère d’un gris bleu, des petites robes et socquettes blanches, un savant jeu de lumières, démultipliant parfois les corps en ombres dansées: le duo fonctionne sur le fil d’un accord ultra concentré. Le bras fend l’espace, le corps tournoie, le pas glisse, le geste se suspend… Le duo avance dans un jeu de déphasage qui décale d’une note le mouvement dansé, jusqu’au retour du même. Du minimalisme abstrait très hypnotique. Superbe. En embryon, tout ATDK est là: musique, abstraction, structure, émotion, féminité pudique éclose comme un glissement de pas qui fait tournoyer les jupes et sautiller les belles… Fase est pour un soir au Singel dans un « focus » ATDK, avant de poursuivre une tournée 2012 à l’étranger.
www.desingel.be

Elka – Double mixteOù: Musée de la photographie, Mont-sur-Marchienne
Quand: du 21 janvier au 20 mai
Quoi: Blaise Pascal a été le premier à mettre le doigt dessus, qu’il en soit ici remercié. Près de 400 ans plus tard, l’aphorisme « Le moi est haïssable » reste toujours d’actualité. C’est que ce bouffon hypertrophié -le « moi » bien sûr, pas le migraineux des Pensées– a trouvé un outil à la mesure de son narcissisme: Facebook. A longueur de pages, il déverse sa glu qui fait se dresser le poil. « Et moi, et moi, et moi… », on ne sort pas de là, textes et images à l’appui. Pire, ce petit saligaud utilise des ruses pour mieux nous berner. Sceptiques? Demandez donc voir à Elka, duo de photographes belges qui a aujourd’hui les honneurs d’une expo au Musée de la photographie. Leur réponse? Elle éclate sous la plume de Jean-Marie Wynants, journaliste au Soir: « (…) parce que la plupart du temps, ce qui reste au bout du processus, même si on a photographié un truc difficile, le quart-monde, la misère, la guerre, c’est toujours le nom du photographe. Souvent, on déguise à travers les formes d’un discours humaniste une pratique qui ne l’est pas vraiment. » Comment sortir de cette aporie? Elodie Laurent et Stéphane Kisza -les 2 photographes qui se cachent derrière le tandem- ont trouvé une solution. Celle-ci séduit d’autant plus qu’elle se situe du côté d’une ingéniosité minuscule, d’un génie du pauvre, à savoir le bricolage. Dans la série Double Mixte, Elka va à la rencontre des autres en les affublant de masques cheap à l’effigie des 2 artistes. Le décalage est immédiat, l’effet surprenant et, surtout, le moi est désamorcé. Nus dans une cuisine, à la cool sur un banc public ou derrière le comptoir d’une boulangerie, les masques d’Elka nous font rêver à un monde où « Je est un autre », pour de vrai.
www.museephoto.be

FocusVif.be, L.H., J.B., N.C., N.A., M.V.

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