Critique

The Croods

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

ANIMATION PRÉHISTORIQUE | L’évolution de l’humanité prend un détour jouissif dans ce film d’animation revisitant la préhistoire avec un humour décapant.

ANIMATION PRÉHISTORIQUE DE CHRIS SANDERS, KIRK DE MICCO. AVEC LES VOIX DE NICOLAS CAGE, RYAN REYNOLDS, EMMA STONE. 1H38. SORTIE: 27/03. ****

Le Festival de Berlin avait fait le bon choix en présentant, pour sa clôture, ce film d’animation produit par le studio Dreamworks. Projeté au terme d’une Berlinale marquée par les films durs, polémiques, reflétant avec intensité les problèmes sociaux et les interrogations morales de notre temps, cette échappée comique vers une préhistoire de fantaisie avait déjà au départ quelque chose de rafraîchissant. Mais la surprise vint du niveau de qualité de The Croods.

Là où tant de productions Dreamworks se contentent d’aligner les gags avec plus ou moins de bonheur, comme le font Shrek et ses nombreuses séquelles, le film écrit et réalisé par Chris Sanders (Lilo et Stitch) et Kirk De Micco a de la construction, du souffle, de l’imagination à revendre… et aussi des gags et répliques percutants, mais intégrés dans un ensemble se savourant à haut régime narratif. Une réussite qui donne presque envie de partir voir brouter les mammouths et assister aux échanges sans nul doute passionnants entre Homo Erectus, Cro-Magnon et autre Neanderthal…

Y’a pas l’feu

Chez les Croods, famille d’un lointain passé, on passe la journée à chercher la nourriture, et la nuit dans une caverne bien calfeutrée afin que n’y entre aucune des mille menaces du dehors. Comme le dit Grug, le papa, tout ce qui rôde dehors est dangereux, tout ce qui est nouveau est dangereux. Eep, sa fille adolescente, n’en aimerait pas moins explorer les alentours, découvrir ce qu’elle ne connaît pas encore. Bref, vivre vraiment, par-delà la peur et un instinct de conservation poussé à l’extrême par un paternel dévoué jusqu’à la parano galopante. Un soir qu’elle s’est glissée hors de la caverne familiale, l’ado turbulente va faire la connaissance d’un garçon rescapé d’un groupe plus évolué. Prénommé Guy, il connaît et maîtrise un élément dont les Croods n’imaginent même pas l’existence: le feu… Comment cette rencontre va changer les choses, comment un tremblement de terre va les bouleverser, le film le raconte sur un rythme élevé, emportant le spectateur avec plus d’efficacité encore que la référence du genre préhistorique animé, Ice Age. On s’amuse follement, avec ce qu’il faut d’humour anthropologique mais aussi décalé, voire méchant (l’obsession qu’a le par ailleurs bienveillant Grug de se débarrasser de sa belle-mère âgée).

Au passage, The Croods délivre un message toujours bon à prendre sur les limites d’une éducation sécuritaire, bridant le désir d’expérimentation de teenagers moins fragiles qu’on peut le croire, dans un monde bien moins dangereux qu’on peut le craindre. L’action se déroule à la Préhistoire, pas dans la société d’aujourd’hui, bien sûr…

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