Régime cannibale pour le cinéma d’horreur

Grave de Julia Ducourneau © Wild Bunch
Lola Contessi Stagiaire

Après le succès de Grave dans les festivals de films fantastiques européens, la série Santa Clarita Diet commence à faire parler d’elle. Le cannibalisme s’annonce tendance en 2017.

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Comme sa soeur, Justine veut devenir vétérinaire. Végétarienne, elle ne s’attend pas à apprécier la viande crue qu’on la force à manger lors de son baptême. Pourtant, elle prend rapidement gout à la chair, animale puis humaine. D’étranges pulsions la traverse: érotisme et cannibalisme se mêlent pour former un film terrifiant et gore à souhait. Le film d’horreur belgo-français Grave devrait arriver dans nos salles début mars. En attendant, il se prépare un tapis rouge sang. Salué par la critique aux festivals du film fantastique de Gérardmer, de Paris et de Strasbourg, mais aussi au London Film Festival du BFI et à la Semaine de la Critique cannoise, le premier long-métrage de Julia Ducournau fait un carton. Chez nous, il ouvrira la dixième édition de l’Offscreen festival le 8 mars prochain.

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Santa Clarita Diet, la dernière série d’horreur de Netflix, propose un scénario étonnamment similaire. Sheila, mère de famille ordinaire dans un quartier bourgeois ironiquement inspiré de Desperate Housewives, découvre son attrait pour la chair fraiche. Se transformant en zombie, elle ne peut rapidement plus se contenter de viande animale et doit se trouver des mets plus humains. Se confiant à son mari et ses enfants, elle va tenter de lier cannibalisme et vie bourgeoise.

Au cinéma, les humains mangent des humains pour survivre, dans The Revenant ou Ravenous, mais aussi pour le plaisir, dans Le Silence des agneaux et Hannibal. Ils servent également ces mets exquis à leurs clients, dans Delicatessen ou Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street par exemple. Avec humour, le régime cannibale s’insère dans la vie quotidienne la plus banale dans Eating Raoul ou Parents. Après ces films emblématiques du genre, le gore semble de retour. Dans une veine ironique ou réaliste, il se réinvente et séduit. En 2017, le cannibalisme sera tendance.

Pourquoi un tel engouement du cinéma pour ce régime alimentaire particulier? Les Inrocks citaient Georges Guille-Escuret, anthropologue du CNRS et spécialiste de la question: « Nous ne voulons voir le cannibalisme qu’en termes de bestialité. » Si le cannibalisme effraie tant, c’est en effet parce qu’il constitue une double transgression. Il évoque un état antérieur de civilisation, une nature sans culture, et il contrevient à l’idéal chrétien d’un corps sacré. Selon lui, « les cannibales ne sont pas des sadiques, il s’agit d’autres pulsions« . Pulsions et bestialité… Ces caractéristiques se retrouvent dans Santa Clarita Diet et Grave, qui lient tous deux appétit sexuel et cannibalisme. Attention cependant car ce cinéma d’horreur qui passe à table se déguste avec prudence. On prétend que plusieurs spectateurs se sont évanouis lors de la projection de Grave au festival de Toronto.

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